Trente quatre députés, de différentes appartenances politiques, ont déposé mercredi 14 décembre, à l’initiative de Ali Brahimi, une résolution portant interpellation du gouvernement sur la situation des retraités.
En introduction de la motion, les parlementaires mettent en évidence la situation catastrophique de «près de deux millions de retraités qui souffrent aujourd’hui de pauvreté après avoir offert leur jeunesse à l’économie nationale». Ils précisent que «plus de 600 000 retraités ayants droit directs à la pension perçoivent moins de 15 000 DA, soit des montants largement inférieurs au SNMG. Que dire des ayants droit indirects au nombre de
910 000 !» Du point de vue de ces parlementaires, le niveau modique des retraites résulte d’abord des salaires relativement bas sur lesquels il est indexé, mais également de la révision de la loi 8312 qui a réduit le seuil maximum de la retraite à 75% du SNMG alors qu’il était de 100%, ainsi que le gel de l’indemnité du conjoint à charge. «Ces dispositions d’austérité avaient été prises sous la dictée du Fonds monétaire international dans les années quatre-vingt-dix. Sur le même registre, le gouvernement avait créé, à la même période, les procédures de départ à la retraite anticipée, proportionnelle, etc. Modes qui ont coûté à la CNR plus de cinq cent milliards de dinars sur lesquels le Trésor public ne lui a pas remboursé un seul centime. Pour les députés signataires de la motion, il est inconcevable de ne pas améliorer les revenus des retraités, au moment où le pays est confronté à une «évasion fiscale de l’ordre de 3,6 milliards de dinars, selon le ministère des Finances ; que le crime économique a augmenté de 183% selon la Gendarmerie nationale et qu’il thésaurise près de 300 milliards de dollars !» A ce titre, ils demandent au gouvernement «d’exposer par devant l’Assemblée populaire nationale les mesures qu’ils comptent prendre pour rendre justice dans les plus brefs délais à cette catégorie de notre peuple». La procédure règlementaire, détaillée dans les articles 65, 66 et 67 de la loi organique portant relation du Parlement avec le gouvernement, exige du bureau de l’APN de transmettre la résolution des députés dans les 48 heures qui suivent la date de son dépôt. La plénière, consacrée à la réponse du Chef du gouvernement doit, quant à elle, se tenir dans les quinze jours.
G. Y.
