Pelé : «Ma carrière a vraiment décollé après mon premier voyage à Alger»

Pelé : «Ma carrière a vraiment décollé après mon premier voyage à Alger»

Malgré son âge avancé, un voyage éreintant de Sao Paolo à Alger et le décalage horaire, Son altesse le Roi Pelé a tenu à respecter scrupuleusement le programme de sa visite à Alger, en organisant une conférence de presse de quelques minutes face à un parterre de journalistes triés sur le volet. Au début, il n’était pas prévu que les journalistes posent des questions, mais Pelé a enfreint au protocole en répondant à nos questions.

«Quand j’étais venu en Algérie, beaucoup d’entre vous n’étaient pas encore nés»

Même si son premier voyage remonte à plus de 48 ans (Algérie-Brésil en amical, le 18 juin 1965), Pelé, et pour le grand bonheur des Algériens, garde encore quelques souvenirs de l’Algérie. «Cela remonte à loin, reconnaît-il de prime abord, car beaucoup parmi cette assistance n’étaient pas encore nés. Toutefois, a-t-il tenu à ajouter, ce premier voyage en Algérie m’a porté bonheur, puisque depuis, ma carrière a vraiment décollé, plusieurs portes m’étaient ouvertes et j’ai pu passer à une étape supérieure de ma carrière.»

«La Coupe du monde est une boîte à surprises et l’Algérie pourrait être une belle surprise»

Interrogé sur les chances de l’Algérie durant le Mondial brésilien, Pelé a rappelé que «la Coupe du monde a toujours été une boîte à surprises, l’Algérie a donc toutes ses chances de faire partie des surprises l’été prochain, comme cela a été le cas en 1982 lorsque l’Algérie a étonné le monde entier, alors que personne ne l’attendait». Mieux, il souhaite une finale Brésil-Algérie, puisqu’il a serré la main au directeur général de Coca-Cola pour prier ensemble afin que la finale du Mondial soit animée par nos deux pays. C’était bien sûr pour nous faire plaisir, mais ça met quand même du baume au cœur, tellement le sélectionneur national nous saoule avec ses déclarations défaitistes.

«La Coupe du monde 1970 a été la plus belle pour moi»

Triple vainqueur de la Coupe du monde, le roi évoque sa plus belle : «Pour moi, la plus belle et la plus difficile a été la Coupe du monde 70, parce qu’elle s’est déroulée dans un contexte politique difficile au Brésil avec beaucoup de tension. En 1958, je n’avais que 17 ans et n’avais aucune pression sur moi, mais en 1970, c’était différent, on attendait beaucoup de moi.» Il a parlé aussi de Gordon Banks, le légendaire gardien de but anglais. Un confrère lui avait demandé s’il avait fermé les yeux lorsqu’il avait inscrit son but de la tête en finale face à l’Italie. «Oui, j’ai fermé les yeux, j’ai aussi fermé les yeux sur un autre coup de tête face à l’Angleterre, mais le gardien avait les yeux grands ouverts.»

«La Coupe du monde au Qatar ? Si on demande à un joueur de jouer sur la lune, il doit le faire»

Interrogé sur la polémique née sur l’organisation de la Coupe du monde 2022 au Qatar, Pelé a répondu sportivement et non politiquement. «C’est vrai que les conditions au Qatar arrangent mieux les footballeurs africains, latins et sud-américains, mais un joueur de football doit s’adapter à toutes les conditions de jeu, si on lui demande d’aller jouer sur la lune, il doit y aller.» Avant de préciser que «ceci n’est qu’un point de vue personnel, c’est à la FIFA de prendre ce genre de décision». C’était malheureusement la dernière réponse de Pelé.

Il rentre sous les applaudissements

On ne voit pas souvent la légende du football devant nous et surtout chez nous. Arrivé avec un peu plus d’une heure de retard à la conférence de presse, à cause de la fatigue du voyage et du décalage horaire, le roi Pelé a eu droit à une salve d’applaudissements à son entrée à la salle de conférences Qom Tara de l’hôtel El Aurassi.

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Le Roi Pelé accueilli royalement

C’est un accueil des plus chaleureux qui a été réservé, hier, à la gloire du football mondial, Pelé. Présent en Algérie sur invitation de Copa Coca-Cola Algérie qui a organisé, samedi dernier, la finale de ce tournoi de football destiné aux enfants de moins de 15 ans, le Roi Pelé était présent au stade Mustapha-Tchaker pour donner le coup d’envoi du match Algérie-Slovénie. Le triple champion du monde (1958, 1962 et 1970) a eu droit à un accueil royal. Les supporters présents au stade pour suivre cette rencontre l’ont longuement applaudi. Dès son apparition sur le terrain, tous les regards étaient braqués sur lui.

Il a longuement discuté avec Raouraoua…

Pelé est arrivé au stade, quelques minutes seulement avant le début de la rencontre. C’est le président de la FAF, Mohamed Raouraoua, qui l’a accueilli à la tribune officielle. Les deux hommes ont longuement discuté. L’homme fort de la FAF lui a même remis un fanion de l’EN.

… et donné le coup d’envoi du match

Après une discussion qui a duré quelques minutes, Pelé s’est dirigé vers le terrain pour donner le coup d’envoi de ce match amical entre l’Algérie et la Slovénie. Profitant de sa présence sur le terrain, plusieurs joueurs des deux sélections se sont dirigés vers le Roi Pelé pour le saluer et avoir l’honneur de discuter pendant quelques secondes avec lui. La gloire du football mondial a discuté avec les deux joueurs de l’EN, Soudani et Slimani. Quelques instants plus tard, il a donné le coup d’envoi de ce match amical sous les applaudissements des supporters.

30’, il quitte le stade Tchaker

Le Roi Pelé a créé l’événement, hier, au stade Mustapha-Tchaker. Ayant déjà joué en Algérie au début des années 60 avec sa sélection brésilienne, le Roi Pelé était très content de retrouver le sol algérien. D’ailleurs, il était très ému par l’accueil chaleureux qui lui a été réservé par les supporters algériens. Pris par ses occupations, Pelé n’a malheureusement pas pu suivre l’intégralité de cette rencontre. A la 30’, il a quitté le stade.

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Wahib Benaïssa (DG Coca-Cola) : «Notre souhait, c’est de voir un de nos joueurs jouer en Europe»

En tant que sponsor de la FAF, faites-vous partie des membres de la direction technique nationale pour détecter d’éventuels talents ?

Le but de la Copa Coca-Cola est d’ouvrir la voie aux jeunes talents pour atteindre les sommets du football. La Copa Coca-Cola est ouverte à tous les jeunes joueurs âgés entre 12 et 15 ans. Il n’est pas nécessaire de faire partie d’un club ou d’une sélection pour venir participer. Nous voulons offrir la possibilité à chacun d’évoluer dans une vraie compétition de football et, pourquoi pas, taper dans l’œil des recruteurs et spécialistes de la discipline. Nous savons que la DTN suit de près cette compétition, et c’est d’ailleurs ainsi que 6 joueurs de la Copa Coca-Cola ont été sélectionnés en U17.

Six joueurs issus de Copa Coca-Cola ont réussi à intégrer la sélection algérienne des U17. Pourrait-on voir un jour des jeunes joueurs triés de ce tournoi rejoindre un grand club professionnel en Europe ?

Atteindre le haut niveau est exactement ce que l’on souhaite à nos jeunes joueurs. Nous avons construit la Copa Coca-Cola pour former des jeunes joueurs. Nous sommes là pour leur mettre le pied à l’étrier. Grâce à la Copa Coca-Cola, de jeunes footballeurs ont joué une vraie compétition de football, suivi des entraînements et des formations. Certains ont même bénéficié de stages à l’étranger, au point d’intégrer de bons clubs algériens, voire la sélection nationale. Nous espérons qu’un jour, la Copa Coca-Cola révèlera un grand joueur pour l’Algérie.

Est-ce qu’il y a des clubs de L 1 algérienne qui vous ont sollicité pour recruter des joueurs issus de la Copa Coca-Cola dans leurs équipes de jeunes ?

Le choix d’intégrer un club appartient avant tout aux joueurs et à la responsabilité de leurs parents. Il y a effectivement des joueurs qui ont intégré des clubs de l’élite. Souvent lors de la compétition, des recruteurs viennent assister aux matchs pour espérer découvrir un talent. La porte leur est totalement ouverte, car pour nous, quand un joueur finit par rejoindre un club et a fortiori la sélection nationale, c’est une véritable réussite pour la Copa Coca-Cola.