Peche,Y a-t-il un service pour sauver la sardine ?

Peche,Y a-t-il un service pour sauver la sardine ?

Le poisson a perdu la cote des assiettes algériennes ! Et pour cause, le prix du kg ou de la pièce marine est trop cher. Qu’il s’agisse de poisson blanc ou bleu, le coût, quand il ne rebute pas le consommateur, décape les bourses moyennes les plus alléchées.

Ainsi, le poisson blanc est cédé au dessus des 1 000 DA le kg et le bleu, s’il n’est pas aussi cher que le premier, n’est toutefois pas abordable non plus. Dans cette catégorie de poisson, l’exemple le plus éloquent et illustratif est certainement la sardine dont le prix a atteint la barre des 800 DA le kg il y a à peine deux mois, pour partir à la baisse et atteindre… les 250 DA. Ces produits, dont la consommation est très importante pour la santé, pèsent dans le couffin moyen. D’autant que ces même produits proposés sont pour leur majorité pas toujours intéressants, voire non commercialisables. C’est en tout cas ce qu’affirme Hocine Bellout, président du comité des marins-pêcheurs affilié à l’Union générale des commerçants et artisans, qui, non seulement dénonce la surexploitation des ressources halieutiques, la dégradation des ports de pêche et le non-respect des lois, demande aussi à ce qu’ils soient mis sous la tutelle du ministère de la Pêche pour un meilleur fonctionnement et rendement. Djaouida A.

Entretien avec Hocine Bellout*

Les ports de pêche doivent être gérés par le ministère

LE JOUR D’ALGERIE : Que reprochez-vous à la qualité des sardines proposées sur les étals ?

Hocine Bellout : La sardine proposée n’excède pas les 4 cm de longueur. Avec ces dimensions, le produit ne doit pas être commercialisable en vertu du décret exécutif N° 04/86 de mars 2004 portant sur la marchandise des ressources biologiques.

Il s’agit non seulement d’effraction mais aussi de massacre perpétré sur les ressources halieutiques…

Ce sont toutes les ressources biologiques qui sont menacées par notre technique de pêche des plus sauvages. J’insiste sur le terme sauvage parce que lorsqu’on utilise certains filets comme le pélagique à quatre faces ou le dérivant qui prend entre ses filets les dauphins, alors que l’Algérie est signataire de la convention de Barcelone qui interdit la pêche des mammifères marins, c’est tout simplement du sabotage.

Comment cela se fait-il ?

Il s’agit de pratique «de pêche» qui s’effectue sans présence des gardes-côtes, sans vérification de la direction du commerce ni des services d’hygiène. Bref, personne ne veille au bon déroulement de l’activité de la pêche dans ces ports et donc personne ne verbalise. Il y sévit une mafia de la pêche qui débarque à partir de 4 à 5 heures du matin avec sa marchandises non contrôlée alors que l’administration n’ouvre qu’à 8h.

La pêche dont vous parlez est-elle liée aux ports de pêche ou s’exerce-t-elle de façon sauvage et loin de toute surveillance ?

C’est une activité bel et bien liée aux ports de pêche, qu’il s’agisse de Skikda, El Kala, Annaba, Bouharoune, Tipasa, Ghazaouet, Benisaf. Ces ports souffrent de plusieurs carences, comme la lumière, le gasoil, le foyer pour marins, la salle des soins et comble de tout ! ils dépendent du ministère du Transport. Ne serait-il pas judicieux de mettre ces structures sous la tutelle de la Pêche ?

*Président du comité des marins-pêcheurs affilié à l’Union générale des commerçants et artisans

Entretien réalisé par Djaouida Abbas