PÊCHE : La révolution par l’aquaculture

PÊCHE : La révolution par l’aquaculture

Pour améliorer la ration de l’Algérien en protéines extraites des produits de la mer et permettre, par ailleurs, au secteur de la pêche de jouer un rôle économique plus important que l’actuel, le directeur central de la pêche et de l’aquaculture, Tahar Hamouche, préconise une petite révolution dans le secteur.

Pour l’intervenant au forum de DK News, des changements sont nécessaires à plusieurs niveaux. Il préconise, en premier lieu, un changement du modèle de consommation des ménages en produits de la mer. Pour lui, «il faut que l’Algérien apprenne à consommer et à apprécier les produits de l’aquaculture. Les produits de l’élevage sont les mêmes que ceux pêchés en mer».

Pour l’exemple, il cite le cas du poulet industriel que la volonté politique d’un homme visionnaire qu’est feu Kasdi Merbah, alors ministre de l’Agriculture, a réussi à imposer, au début des années 1980, après bien des controverses et des débats passionnés.

Hamouche ne manque pas de rappeler, en outre, que dans le monde, 50% de la consommation est issue de l’élevage. Ce taux est plus important en ce qui concerne les pays méditerranéens. Pour le directeur central de la pêche et de l’aquaculture «les ressources de l’Algérie sont limitées et elles ne vont pas augmenter». En clair, notre pays est quasiment arrivé à ses capacités maximales de capture en mer. D’ailleurs, il a annoncé à cette occasion que l’acquisition de chalutiers, sardiniers et petites embarcations est gelée sauf pour les cas de remplacement. «Les ports sont saturés», précisera-t-il.

Il y a d’après le conférencier, le long du littoral algérien, 570 chalutiers, 1 300 sardiniers et 5 300 petites embarcations (petits métiers) en activité. Le second axe de développement se fera par le biais de l’orientation des investissements vers l’aquaculture dont la croissance et les bénéfices sont rapides.

Selon lui, il y a actuellement 25 projets en production qui ont mis sur le marché 25 000 tonnes de divers produits aquacoles tandis que 50 projets sont en cours de réalisation.

Dans le même ordre d’idées, il dira que 280 demandes d’investissement ont été déposées. A ce propos, il n’a pas manqué de préciser qu’il existe à travers le pays 102 zones de développement de l’aquaculture aussi bien à l’intérieur du pays qu’au bord de la mer.

Afin d’encourager les porteurs de projets d’aller de l’avant, Hamouche a assuré que la prise en charge des demandes d’investissement est décentralisée. Et de rassurer : «Pour quelqu’un qui investit sur des fonds propres, 6 mois sont suffisants pour monter un projet.» Toutefois, l’invité de DK News met en garde les faux investisseurs qui prennent des concessions, en mer, jusqu’à paralyser certaines wilayas qui ont attribué ces concessions et terrains sans résultats palpables. Il dira à ce propos «un délai de 30 mois est accordé au titulaire de la concession pour réaliser son projet, dans le cas contraire, cette concession lui sera retirée.»

5 licences de pêche en Mauritanie sans preneur

Nous avons questionné le directeur central de la pêche et l’aquaculture sur le devenir de la coopération entre l’Algérie et la Mauritanie dans le secteur de la pêche. La réponse n’est pas pour l’heure réjouissante «l’Algérie dispose de 5 licences de pêche mais il n’y pas de candidats pour leur exploitation.

Il faudrait trouver des armateurs qui ont de gros moyens et qui peuvent atténuer les coûts de productions. Nous sommes prêts à les accompagner».

Sur le thon qui est devenu le sujet de discussions à chaque saison, Hamouche a déclaré que le quota de l’Algérie est de 1 300 tonnes pour 2018, il sera de 1 450 tonnes en 2019 pour atteindre 1 655 tonnes en 2020. «L’Algérie a demandé et obtenu l’autorisation par l’autorité de régulation qu’une partie de ce quota soit pêchée de manière artisanale», conclura-t-il.

Abachi L.