Les Présidents des chambres de la Pêche et de l’aquaculture, réunis lundi à Alger, ont proposé de mettre des « garde-fous » pour lutter contre les phénomènes de la surpêche et la pêche illicite. La régulation de l’effort de pêche est parmi les points « les plus importants » qui ont été soulevés lors de la réunion du conseil national de la Chambre algérienne de la pêche et de l’aquaculture (CAPA), a indiqué le président de cette instance, M. Mohamed Larbi Yahiouche.
« Il faut mettre des garde-fous pour lutter contre la surexploitation de la ressource », a-t-il déclaré lors d’un point de presse organisé en marge de cette réunion. Ce responsable estime que la surpêche a été favorisée par le souci d’alimenter le marché en produits de la mer à des prix raisonnables. Or, « si on continue à pêcher pour que le poisson se vende moins cher sur le marché, il viendra le jour où notre métier va disparaître au même titre que l’épuisement de la ressource », a-t-il argumenté. Pour remédier à cette situation, M. Yahiouche estime qu’il y a « urgence » d’arrêter d’injecter de nouvelles embarcations de pêche.
Il a révélé, dans une déclaration à l’APS, que le ministre de la Pêche et des ressources halieutiques, M. Abdallah Khanafou, avait « instruit ses directeurs d’arrêter de délivrer des autorisations d’acquisition de nouveaux bateaux depêche ». Lors de cette réunion, les professionnels ont proposé aussi à ce que l’Etat puisse racheter les vieux bateaux de pêche pour les retirer de la navigation.
Ils ont également appelé les pouvoirs publics à encourager la pêche hors les eaux territoriales algériennes par l’acquisition de licences de pêche dans d’autres pays notamment africains. Il a estimé, dans ce contexte, que les cinq licences attribuées par le gouvernement mauritanien est « une opportunité qu’il faudrait saisir ». « L’exploitation de ces licences va contribuer à stopper un peu la pêche excessive en Algérie », a-t-il dit, soulignant que les professionnels avaient demandé au ministre de leur accorder plus de licences.
M. Yahiouche a indiqué, dans ce cadre, qu’un groupe de professionnels devrait se rendre prochainement en Mauritanie pour prospecter le marché mauritanien avant de s’engager dans l’exploitation de ces licences. plus de l’assouplissement des procédures administratives, les autorités mauritaniennes ont exonéré l’exploitation de ces licences de toutes taxes au profit des Algériens. Pour protéger la ressource halieutique, les professionnels demandent aux pouvoirs publics d’alléger les procédures administratives concernant l’installation des récifs artificiels.
Sur un stock pêchable de 220.000 tonnes, l’Algérie en pêche 180.000 tonnes par an actuellement.