Une étude scientifique est en cours d’élaboration pour identifier des sites d’implantation de récifs artificiels, une première dans le domaine de la pêche en Algérie, et qui devrait contribuer à la lutte contre la pêche illicite et augmenter la production halieutique, a-t-on appris jeudi auprès d’un responsable de ce secteur.
« Il n’y a pas de raison pour qu’on n’opte pas pour cet élément (récifs artificiels ndlr) d’aménagement et de gestion de l’effort de pêche aussi utilisé et efficace », a affirmé à l’APS, Kamel Negheli, responsable au ministère de l’Agriculture, du développement rural et de la pêche en marge d’un séminaire sur la gestion de la pêche artisanale.
Il a fait savoir qu’une étude scientifique menée par le Centre national de recherche et de développement de la pêche et de l’aquaculture (CNRDPA) est en cours en vue de déterminer le nombre de sites potentiels où seront implantés ces récifs ainsi que leurs caractéristiques.
Cette étude sera suivie d’un « protocole d’intervention » pour la réalisation et l’immersion de ces récifs et un autre pour le suivi scientifique des effets de ces abris de pêche ainsi que le cadre juridique permettant la réalisation de ce genre de structures.
En plus du rôle de protection du lieu marin du phénomène de la surpêche exercée par le chalutage, les récifs artificiels sont de véritables structures immergées pouvant constituer un habitat pour des espèces halieutiques et produire de la biomasse.
Un premier récif artificiel pilote a été réalisé au niveau de la côte oranaise par l’association écologique marine « Barbarous » en collaboration avec l’université d’Oran, le secteur de la pêche et d’autres acteurs.
Un mois après l’immersion de ce récif, constitué de 68 modules en béton, le nombre d’espèces s’est multiplié par cinq, selon cette association.
L’implantation des récifs artificiels notamment dans les zones protégées est perçue comme l’une des mesures pratiques de la gestion de la pêche artisanale qui représente 61% de la flottille nationale.
Le séminaire a vu la participation de représentants de l’Agence japonaise de coopération internationale (JICA) qui ont présenté des mesures pratiques pour la gestion de la pêche artisanale et les possibilités d’assistance aux responsables algériens.
Selon Sugiyama Shunji, expert à cette agence, la lutte contre la pêche illicite exige une approche globale. « Bien que les récifs artificiels puissent être une mesure efficace pour contrer la pêche illégale, ils ne seront pas toutefois une solution miracle », a-t-il dit.
« Nous avons fait appel aux japonais pour nous aider avec leur expertise à réaliser les axes relatifs à la réglementation, aux sites d’implantation des récifs artificiels », a souligné M. Negheli.