Pêche: lancement de la campagne d’évaluation des ressources démersales

Pêche: lancement de la campagne d’évaluation des ressources démersales

La campagne d’évaluation des ressources démersales, la première qui sera effectuée par une équipe de chercheurs algériens à bord d’un navire scientifique algérien, a été lancée officiellement jeudi à Alger en présence du ministre de la Pêche et des Ressources halieutiques, M. Abdellah Khanafou. Cette campagne qui durera 30 jours en moyenne, s’inscrit dans le cadre du programme d’évaluation des ressources halieutiques nationales s’étalant sur cinq ans.

Elle vise en premier lieu à « actualiser les données et informations concernant l’état d’exploitation des ressources démersales des fonds chalutables ainsi que leur tendance de croissance », explique la chef de la campagne, Mme. Nawel Ainouche. La prospection sera effectuée par une équipe de chercheurs et scientifiques algériens du Centre national de recherche et de développement de la pêche et de l’aquaculture (CNRDPA) qui seront à bord du bateau de recherche « Grine Belkacem », sur une zone se situant entre 20 et 800 mètres de profondeur.



Le choix des mois de mai et juin pour faire cette prospection correspond à la période de reproduction des principales espèces à intérêt commercial pêchées en Algérie comme le merlu, les rougets et les pageots. Les scientifiques vont estimer au cours de cette campagne les indices d’abondance et les rendements des espèces démersales notamment celles à forte valeur marchande.

« Nous avons recensé une dizaine d’espèces cibles qui présentent le plus grand intérêt commercial comme les trois pageots, le rouget de vase, le merlan, les céphalopodes, deux espèces de crevettes ainsi que la langoustine », précise Mme. Ainouche.

Aussi, cette nouvelle campagne a pour objectif d’étudier la répartition et la biologie des espèces de poissons et d’invertébrés démersaux, connaître la croissance et la reproduction de ces espèces et de réaliser des cartographies des distributions spatiales des espèces.

Les informations collectées constitueront une base de données sur la structure démographique du stock halieutique, sa répartition et son abondance qui serviront d’outil de travail aux professionnels Les résultats et les performances scientifiques et techniques qui seront obtenus « vont consolider la participation des scientifiques algériens dans les rencontres internationales et permettront à l’Algérie de défendre les politiques menées pour l’exploitation de ses ressources sur la base de la recherche scientifique », selon M. Khanafou. Le ministre a indiqué par ailleurs que la campagne d’évaluation des ressources pélagiques lancée en octobre dernier « sera refaite parce que le bateau manquait de quelques équipements spécifiques ».

« Dans la première campagne, nous n’étions pas équipés, c’est à dire que les résultats d’analyses ne pourront pas être traités par un logiciel que le ministère va acquérir prochainement », a-t-il expliqué.

Mais cette campagne menée toujours par le bateau Grine Belkacem a permis d’obtenir des résultats sur la répartition spatiale de la ressource pélagique qui seront mis entre les mains des professionnels, selon le ministre.

Longue d’environ 1.200 kilomètres, la façade maritime algérienne recèle des ressources halieutiques non négligeables. Mais le plateau continental algérien étant très accidenté et étroit offre peu de surface chalutable. Selon le ministère, trois campagnes de prospection et d’évaluation de la ressources ont été effectuées en 1982, 2003 et 2004.

Les résultats de cette dernière ont révélé une biodiversité importante. Environ 600 espèces démersales ont été capturées dont 25 d’intérêt commercial ont fait l’objet d’étude concernant leur répartition et leur indice d’abondance.

Selon la campagne d’évaluation de 2003, le stock pêchable est estimé à 220.000 tonnes, mais l’Algérie ne peut en pêcher qu’environ 180.000 tonnes/an ce qui donne un ratio ne dépassant pas 5 kilogrammes par habitant/an. Pour pallier ce déficit qui s’accompagne d’une forte hausse de la demande, l’Algérie veut intensifier sa production aquacole.

Quelque 156 nouveaux projets d’élevage de poissons ont été identifiés récemment, alors que le nombre de sites prospectés a atteint 450.