Pêche et aquaculture, La mission de mandataire bientôt régie par un décret

Pêche et aquaculture, La mission de mandataire bientôt régie par un décret

Un nouveau décret sera promulgué prochainement afin d’organiser la profession de mandataire dans les produits de la mer, a indiqué jeudi à Alger le ministre de la Pêche et des Ressources halieutiques, Sid-Ahmed Ferroukhi.

Un « décret qui va organiser la profession de mandataire a déjà eu l’accord du gouvernement et il est en phase de signature afin d’aboutir à sa publication », a-t-il déclaré en marge d’une séance de questions orales à l’Assemblée populaire nationale (APN).

Ce décret va pouvoir mettre le mandataire en adéquation avec l’amont du secteur comme il va fixer la nature de son rôle, a insisté le ministre. Interrogé sur les raisons de la hausse du prix du poisson en Algérie, le ministre a indiqué qu’un rapport sur la pêche établi en 2012 concernant la Méditerranée souligne que l’Algérie est aux premiers rangs dans la pêche de certaines espèces comme la sardine. En Méditerranée, 1 million de tonnes de produits sont pêchés par 23 pays et la ressource est limitée comparativement à d’autres zones comme l’Atlantique Nord avec 20 millions de tonnes, a-t-il fait savoir.

Le ministre a rappelé aussi les priorités du secteur pour maintenir cette place en termes de flotte et d’emploi alors que la feuille de route du secteur tend aussi à garantir le rendement des investissements réalisés. « La préservation de ces actions sont des préalables avant de penser à réaliser davantage d’acquis sans que cela n’engendre des dysfonctionnements et nous décourager à tendre vers une gestion participative et un approvisionnement régulier du marché en mettant l’accent sur le contrôle sanitaire », dit-il.

Selon le ministre, les critères déterminant la consommation paraissent éloignés de l’encadrement des données comme le développement de la ressource et les techniques de pêche et se rapprochent des indices liés à la demande et au changement des habitudes de consommation et du réseau de commercialisation qui influent sur le marché. Ferroukhi a affirmé que quatre raisons expliquent le niveau de consommation et des prix en se référant aux experts.

Il a estimé que les habitudes de consommation orientées vers les protéines animales (viandes rouges et blanches) et le rythme de hausse de la demande par rapport au stock exploitable sont parmi les données qui déterminent l’offre et la demande. Les coûts d’exploitation et le réseau de commercialisation non adapté au marché sont les deux autres raisons explicatives de ce phénomène.

« Dans les années 60, on exploitait 20.000 tonnes de produits de pêche pour passer à 140.000 tonnes à l’heure actuelle », a précisé le ministre, soulignant que le rythme de consommation du stock menace la ressources sur nos côtes. Le ministre a aussi livré des données sur les pays méditerranées où les deux tiers de la consommation viennent de l’importation alors que « l’Algérie préfère développer l’aquaculture plutôt que l’importation car c’est une opportunité pour créer de l’emploi et encourager la production nationale », a-t-il dit.

« On a commencé à réaliser des poissonneries modernes et conformes aux règles d’hygiène pour parvenir à des pratiques transparentes. 33 poissonneries seront réalisées lors du prochain quinquennat dans les ports de pêche », a annoncé M. Ferroukhi. Ce dernier a ajouté que son département est en train d’étudier une nouvelle feuille de route avec d’autres acteurs pour préserver les acquis actuels et avoir de nouveaux équilibres en 2019 pour avoir un système de production garantissant l’emploi et prenant en compte les professionnels et préserver la ressource.

« On va répondre à la demande en diversifiant les sources d’approvisionnement et ce système doit être pérenne et non construit sur un seul élément », a-t-il estimé. Abordant le dossier de la fraude, le ministre a affirmé que la lutte contre le phénomène des infractions à la législation sur la pêche et la contrebande à travers les frontières maritimes, se poursuit quotidiennement à travers des actions continues sur le terrain par les moyens des services spécialisés de l’Etat.