Le Ministère de la pêche et des ressources halieutiques a entamé des procédures judiciaires contre 11 propriétaires de bateaux de pêche ayant bénéficié de la subvention de l’Etat pour l’achat du matériel de pêche du thon. La subvention a été employée pour d’autres fins, ce qui a privé l’Algérie de 80% de sa part du thon rouge pour l’année 2011.
Le Ministre du secteur, Abdallah Khenafou, intervenant hier sur les ondes de la chaîne III, a assuré que son ministère sommera les pêcheurs de restituer ladite subvention dont 60% étaient destinés à l’achat des bateaux et leurs équipements dans le but de participer à la compagne de pêche 2010. « Le ministère de la pêche leur demandera la restitution de 20% de la subvention étatique », a-t-il déclaré, sachant que les bateaux ne sont subventionnés qu’à hauteur de 40%.
D’autres sanctions seront prononcées à leur encontre, dira le ministre, car ceux-ci ont été la cause directe de la privation de l’Algérie de sa part du thon rouge qui devrait s’élever à 680 tonnes pour l’année en cours. L’Algérie a été victime d’une arnaque de la Libye et de la Commission internationale pour la conservation des thonidés de l’Atlantique. En effet, la commission avait accordé la part de l’Algérie à la Libye et quatre autres pays, après l’insistance de la Libye sur l’incapacité de l’Algérie à puiser son quota à cause du manque de moyens dont elle souffre
. La contradiction dont s’est mise la commission, pourtant censée préserver le thon rouge qui est en voie de disparition, a mené l’Algérie à déposer un recours. La Libye a tout fait pour rallier la commission à sa cause en lui assurant que l’Algérie a échoué de pêcher sa part en 2010, ce qui a conduit à sa privation de 418 tonnes des 680 pour ne garder que 138 pour l’année 2011.
Abdallah Khenafou qui a mis l’absence de l’Algérie à la réunion du 17 au 27 novembre dernier sur le compte du refus de la France d’octroyer des visas aux membres algériens, dira : « c’est là la fraternité arabe ! ». Par ailleurs, le ministre s’est montré étonné quant à la polémique médiatique qu’a provoqué une question qui n’a rien à voir le patrimoine national, du fait que le thon rouge est un poisson migrateur qui passe par les eaux algériennes, ce qui donne celle-ci le droit de le pêcher.
« En quoi le thon rouge regarde les Algériens, dira le ministre, nous ne le consommons même pas ! ». Selon lui, même si l’Algérie parviendra à exploiter tout son quota, elle ira à l’exportation, et ni l’Etat, ni le citoyen n’en bénéficiera. « Seuls ceux qui participent à la compagne de la pêche récolterons les bénéfices », dira-t-il. Notons que l’Algérie dispose, actuellement, de 15 bateaux de pêche de thon dont 11 ont bénéficié de l’aide de l’Etat. 5 d’entres les 11 sont en justice depuis 2009 dont 3 concernant l’affaire connue de l’exportation illicite de thon. En outre, le numéro 1 du secteur dira que les prix de la sardine et des autres espèces obéissent à la loi de l’offre et la demande, d’où leur flambée.
La sardine, appuie le ministre, parvient à Bechar et Adrar après la disponibilité des camions frigorifiques suite aux différentes subventions de l’Etat, ce qui a induit une forte demande au moment où la production a baissé, notamment celle des poissons blancs. « Les raisons qui ont poussé à l’encouragement de l’aquaculture », a-t-il conclu.