Pêche au corail : nécessité d’appliquer les lois pour mettre fin aux dépassements enregistrés dans le secteur

Pêche au corail : nécessité d’appliquer les lois pour mettre fin aux dépassements enregistrés dans le secteur

ALGER – Le président de la Commission nationale de la pêche, Hocine Bellout a affirmé, mercredi à Alger, que l’application stricte des lois fixant l’activité de la pêche au corail et la répression des contrevenants était à même de mettre fin aux dépassements enregistrés en la matière.

Lors d’une conférence de presse sur « La pêche illégale du corail », M. Bellout a dit que « l’arsenal juridique fixant l’activité de la pêche au corail existe mais n’est cependant pas appliqué sur le terrain ».

« L’absence de la conscience professionnelle » chez beaucoup d’opérateurs du secteur requiert l’intensification des campagnes de mobilisation et de prise de conscience afin de préserver cette ressource vitale », a indiqué le président de cette commission affiliée à l’Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA).

Répondant à une question relative aux autorisations de pêche au corail, délivrées depuis le lancement de l’appel d’offres relatif à la relance de cette activité en mai 2016, après 16 ans de suspension, M. Bellout a précisé que les Directions de la pêche « n’ont délivré, à ce jour, aucune autorisation aux concessionnaires pour entamer l’activité », sans pour autant donner plus de détails.

A noter que la nouvelle loi sur la pêche et l’aquaculture de 2015, qui consacre les principes de la pêche durable et la préservation des ressources halieutiques, a permis la réouverture du champ d’exploitation du corail tout en introduisant de nouvelles mesures visant à mettre fin à l’exploitation illégale de cette ressource et percevoir des recettes appréciables à travers sa commercialisation vu sa haute valeur commerciale.

La pêche au corail se fait conformément au système de concession et au programme d’exploitation fixant les quotas autorisés, les périmètres d’exploitation et les périodes ainsi que le nombre d’exploitants dans chaque périmètre de pêche.

Par ailleurs, la loi durcit les sanctions contre les personnes qui pêchent le corail sans document de concession ou celles qui ne tiennent pas de registre de plongée, ou qui dépassent le quota annuel autorisé ou quiconque exporte le corail à l’état brut ou semi fini.

Abordant l’activité de pêche aux poissons, en particulier les sardines, le même responsable a regretté la persistance de la pêche à la dynamite, affirmant que ce comportement « internationalement interdit » a pris de l’ampleur en Algérie en dépit des lois interdisant l’utilisation de cette matière.

A ce titre, M. Bellout a indiqué que les pêcheurs refusent d’utiliser de la dynamite au niveau d’un nombre « très restreint » de ports de pêche conformément aux lois en vigueur et par respect aux périodes de pêches.

Il a exprimé son regret vis a vis de l’aggravation du phénomène de la pollution des eaux de mer, soulignant que plus 10.000 tonnes de déchets énergétiques (Fuel, huiles industrielles …) sont déversés dans les eaux territoriales du pays.

M. Bellout a précisé qu’une tonne de ces déchets pouvait polluer une superficie de 100 hectares d’eaux de surface des mers.

Si ces pratiques irrégulières continuent, a-t-il dit, la méditerranée deviendra sans doutes « une mer morte », ajoutant que les ressources halieutiques disparaitront graduellement au fil des ans.

Evoquant la situation professionnelle et sociale des opérateurs marins, M. Bellout a souligné « la nécessité d’éffacer les dettes des pêcheurs et de leur accorder des aides financières leur permettant de promouvoir leur capacité de production, et ce dans le cadre des procédures réglementaires lancées par la tutelle visant la relance du secteur de la pêche et de l’aquaculture.

Une commission locale d’identification du corail a été crée par un arrêté interministériel entre le ministère de la Défense, le ministère de l’Agriculture, du Développement Rural et de la Pêche ainsi que le ministère des Travaux publics et des Transports, paru au Journal officiel.

Selon l’arrêté interministériel fixant la création, l’organisation et le fonctionnement de cette commission, il est créé au niveau de chaque port de débarquement désigné, une commission locale d’identification du corail débarqué.