La reprise de la pêche de l’or rouge annoncée pour bientôt, se fera avec des alternances d’ouverture et de fermeture de zones. En outre, il est prévu un plan de gestion de l’exploitation du corail. Ces annonces du ministère devraient apaiser les inquiétudes exprimées par certains professionnels.
En effet, malgré son interdiction en 2001, la pêche au corail a continué à faire l’objet d’un braconnage, puisque des saisies fréquentes sont effectuées par les services des gardes-côtes. Le ministère de la Pêche et des Ressources halieutiques y songe concrètement.
«Nous sommes en train d’étudier pour l’heure toutes les dimensions relatives à la reprise de la pêche au corail qui repose sur de principes importants qu’il faudrait opérationnellement implémenter sur le terrain et dans le cadre réglementaire», a affirmé ce jeudi matin le premier responsable du secteur. «Il est impératif en premier lieu de veiller à la durabilité de l’exploitation», a estimé Sid-Ahmed Ferroukhi qui intervenait sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale. Autrement dit, la reprise de la pêche au corail, se fera, selon lui, avec des alternances d’ouverture et de fermeture de zones car ce ne sera pas tout le littoral qui sera ouvert en même temps. «Grâce à une étude réalisée entre 2006 et 2009, cette ressource a été subdivisée en dix sections. Chaque section sera ouverte pendant une durée de cinq ans et fermée pour vingt ans», a-t-il expliqué. Objectif : s’assurer de la durabilité, de la traçabilité mais et surtout dans la transparence de la mise en place des exploitants. Sid-Ahmed Ferroukhi a, en outre, évoqué un plan de gestion de l’exploitation du corail. Ce plan, qui prévoit, entre autres, le suivi de l’exploitation et la mise en place de bases de données détaillées sur l’ensemble des zones concernées par cette pêche, sera «géré et contrôlé par une agence dont le premier noyau est déjà mis en place dans la wilaya d’El-Tarf», a indiqué le ministre de la Pêche qui parle de l’exploitation de seulement 30 % des capacités nationales du corail «afin de permettre la régénération». Dans le même contexte, le ministre parle de 6 tonnes/an par zone qui seront exploitées par des moyens nationaux. Par ailleurs et afin d’éviter la surpêche, l’invité de la Radio nationale a préconisé une stratégie portant sur trois actions en même temps. Il s’agit en premier lieu de la reprise de la pêche au corail d’une manière raisonnée, organisée et structurée, de corser les sanctions contre les braconniers en tentant, en outre, d’intégrer ces derniers dans d’autres dispositifs comme la pêche artisanale. Pour Sid-Ahmed Ferroukhi, il faut faire un effort dans les trois directions pour pouvoir permettre un retour à la normale.
F.H