À Annaba, le plus grand complexe public de production de fer et d’acier du pays traverse une période de turbulences inédites. Hier, les autorités ont officiellement mis fin aux fonctions de Houari Miloud Kheladi, président du conseil d’administration du complexe SIDAR El Hajar, après presque un an à la tête de cette institution stratégique.
La décision survient au moment où le site industriel connaît une interruption totale de l’activité du haut fourneau. Laissant planer de sérieuses incertitudes sur la continuité de la production.
Selon des sources internes au complexe, la destitution de Kheladi serait liée à son incapacité à atteindre les objectifs de gestion et de production fixés par le ministère de tutelle.
Ces objectifs prévoyaient de porter la production annuelle du complexe à environ un million de tonnes de fer, un seuil qui n’a pu être atteint en raison d’une succession de difficultés managériales et de cas de corruption affectant plusieurs dirigeants successifs.
Les raisons derrière la chute du PDG de SIDAR Hajar après un an à la tête de l’institution
Selon le journal El Khabar, les défis auxquels fait face SIDAR El Hajar sont multiples et profondément enracinés dans son histoire récente :
- Une gestion jugée déficiente, qui n’a pas permis de stabiliser la chaîne de production.
- Des scandales financiers récurrents touchant les responsables successifs. Freinant les perspectives de développement.
- Un incident récent, un incendie survenu il y a cinq jours dans une unité cruciale, qui a interrompu le traitement des matériaux plats et perturbé les engagements commerciaux envers les clients.
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Cette accumulation de problèmes a fragilisé le symbole industriel d’Annaba, souvent présenté comme un pilier de la politique de fabrication nationale. Le complexe, qui avait bénéficié d’un soutien politique et financier gouvernemental pour compléter ses infrastructures, peine encore à atteindre ses capacités maximales estimées à deux millions de tonnes d’acier liquide par an.
Annaba : le dirigeant de SIDAR Hajar démis dans un contexte de paralysie industrielle
Selon la même source, l’arrêt complet du haut fourneau, pour des raisons encore non précisées, accentue les inquiétudes sur le futur de la production. La stabilité et la compétitivité du complexe, essentielles pour accompagner le dynamisme du secteur économique national, sont désormais menacées.
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Chaque jour d’inactivité pèse sur l’ensemble des unités et compromet les engagements pris auprès des partenaires commerciaux.
Face à cette situation, le prochain dirigeant du complexe SIDAR El Hajar devra conjuguer compétences managériales, vision stratégique et rigueur opérationnelle pour restaurer la performance et l’image de ce fleuron industriel algérien.