PDG d’Air Algérie, M.Bouabdallah, expose sa stratégie 2009/2014

PDG d’Air Algérie, M.Bouabdallah, expose sa stratégie 2009/2014

Air Algérie se met au diapason des standards modernes des grandes compagnies aériennes mondiales.Un milliard de dollars a été injecté dans son budget.

Onze nouveaux appareils ont été acquis. Objectif : doubler l’activité d’Air Algérie à l’horizon 2014.



Dans une longue interview au journal on-line Econostrum.info, le PDG d’Air Algérie, Abdelwahid Bouabdallah, est revenu sur les axiomes de la nouvelle stratégie de sa compagnie.

De prime abord, le PDG de la compagnie aérienne publique a déclaré qu’une hypothétique «privatisation ne présente aucun intérêt pour Air Algérie. Elle n’est plus aujourd’hui une option judicieuse pour Air Algérie». A court terme, d’ici à l’horizon 2014, Air Algérie vise également à doubler son activité en transportant plus de 6 millions de voyageurs contre 3,2 actuellement. Pour rappel, Air Algérie vient d’acquérir 11 nouveaux appareils pour un montant de 500 millions de dollars, soit environ 342 millions d’euros.

«Les sept nouveaux Boeing 737-800 «New Generation» et les quatre ATR 72, avec une capacité de 160 sièges pour les premiers et de 66 pour les seconds, sont des appareils particulièrement bien adaptés à nos lignes internationales et domestiques», a affirmé le PDG d’Air Algérie. Selon les statistiques d’Air Algérie, le trafic passagers a augmenté de 10% entre 2007 et 2008 et de 8% sur le neuf premiers mois de l’année 2009.

«Le chiffre d’affaires pour 2008 a également augmenté dans une proportion de 10% et ce, en période de crise, car Air Algérie dont les passagers ne sont pas constitués en touristes ordinaires, n’a pas subi les effets néfastes de la récession comme ces concurrentes occidentales», a déclaré Abdelwahid Bouabdallah. De plus, ces dernières acquisitions contribueront à renforcer la rationalisation de notre flotte et la compétitivité de la compagnie, car l’exploitation d’appareils de même type réduit substantiellement les coûts d’exploitation.

Plan de développement à 1M de dollars (684 M d’euros) !

Des réformes drastiques sont inscrites dans la stratégie de croissance adoptée pour la période 2009-2014, et qui verra Air Algérie doubler sa production à l’issue de cette période en passant de 3,2 millions de passagers à plus de 6 millions. Pour advenir, le PDG d’Air Algérie a expliqué que «la flotte d’Air Algérie était largement sous-dimensionnée par rapport au vaste réseau de lignes qu’elle exploitait. Ce qui explique largement nos performances insuffisantes en termes de ponctualité». Et d’ajouter : «il fallait aussi investir davantage à plusieurs niveaux : dans la formation des pilotes, notamment par l’acquisition de simulateurs de vol, mais aussi de l’ensemble des collaborateurs dans la modernisation du système de réservation, il fallait renforcer les équipements de servitude au sol, développer les infrastructures, notamment avec la réalisation d’un nouveau siège».

Parallèlement aux investissements énumérés, Air Algérie a engagé plusieurs chantiers de réorganisation pour améliorer l’efficacité des opérations, à l’instar de la rationalisation du réseau et des fréquences des vols pour les adapter le plus possible aux besoins de la clientèle ; la refonte de nos activités de marketing et promotionnelles pour rendre plus agressive notre offre commerciale ; la fiabilisation plus grande et la modernisation de nos systèmes de contrôle pour nous donner la possibilité d’évaluer au plus près nos performances économiques. Aussi, le fret aérien et le catering seront bientôt filialisés avec des participations minoritaires pour des leaders internationaux dans chacun de ces métiers.

L’aéroport d’Alger…en hub

Transformer l’aéroport de Houari Boumediene en hub est inscrit dans la stratégie 2009-2014 d’Air Algérie, et conditionne directement la stratégie de croissance que nous avons retenue pour les prochaines années, selon le PDG d’Air Algérie. «Pour nous, l’opération est relativement aisée et pourrait être mise en œuvre très rapidement. Il s’agit essentiellement de réaménager certains de nos vols pour bénéficier des possibilités de connexion entre vols internationaux et vols domestiques qu’offre un vrai hub», a déclaré le 1er responsable de la compagnie aérienne publique. Toutefois, il a précisé que «pour que le hub fonctionne, il faut mettre en place un certain nombre de conditions indispensables : des liaisons rapides et efficaces entre l’aéroport et la ville d’Alger, des procédures de sécurité plus souples et plus rapides, des zones de transit suffisamment vastes et bien disposées dans l’aérogare, des possibilités d’hébergement et de restauration plus nombreuses et de bonne qualité à proximité de l’aéroport…»

«La taxe carbone est contraire au droit international»

«La taxe carbone fait suite à une directive européenne qui impose à toutes les compagnies qui desservent l’Europe, quelles soient européennes ou non, de payer des droits de pollution de gaz à effet de serre, les fameux GES, à partir de 2012», a déclaré Abdelwahid Bouabdallah.

«Air Algérie, comme du reste l’ensemble des compagnies non européennes, s’est vigoureusement élevée contre cette mesure qui, non seulement contrevient aux principes internationaux dans ce domaine, en particulier les dispositions du protocole de Kyoto, mais aussi du droit international le plus basique». Au sein de l’association internationale des compagnies aériennes (IATA) Air Algérie «est évidemment partie prenante des discussions en cours pour contrer la mesure décidée par Bruxelles. L’IATA est par ailleurs présente au sommet de Copenhague pour défendre la position des compagnies aériennes et éviter une pénalisation arbitraire et lourde pour leur rentabilité», conclut-il.