Pays exportateurs de pétrole : Une croissance de 4,9% en 2011, selon le FMI

Pays exportateurs de pétrole : Une croissance de 4,9% en 2011, selon le FMI

Le FMI a indiqué que la croissance des pays exportateurs de pétrole de la région MENA connaîtrait une accélération du fait de la hausse des cours de brut, tout en les prévenant sur une augmentation de la vulnérabilité de leurs finances publiques.

C’est l’une des principales conclusions formulées par le FMI dans sa dernière évaluation des perspectives économiques pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord (MENA) publiées hier.

« Les pays exportateurs de pétrole de la région (Algérie, Arabie saoudite, Bahrein, Emirats arabes unis, Iran, Irak, Koweït, Oman, Qatar, Soudan et Yémen) connaîtront une hausse moyenne de la croissance de 4,9 % en 2011, grâce à la hausse des cours et de la production, taux qui devrait se modérer en 2012 », souligne le Fonds. Mais le taux de croissance des pays importateurs de pétrole de cette région s’établira juste au dessous de 2% en 2011. « Depuis le début de l’année, la région se trouve aux prises avec des incertitudes et des tensions économiques sans précédent », a déclaré M. Masood Ahmed, directeur du Département Moyen-Orient et Asie centrale du FMI à l’occasion de la publication de ce rapport. Selon lui, la récente dégradation de l’économie mondiale aggravera vraisemblablement ces tensions. L’activité économique s’est clairement améliorée dans les pays exportateurs de pétrole de la région, à la faveur de la hausse continue des cours énergétiques, observe l’institution de Bretton Woods qui ajoute que cette expansion est tirée par l’essor de l’activité dans les pays du Conseil de coopération du Golfe (CCG), où la croissance se chiffrera, d’après les projections, à 7% en 2011. Plusieurs pays, dont l’Arabie saoudite en particulier, ont accru temporairement leur production de pétrole en réaction à la hausse des cours et aux déficits de production en Libye.

« La décision d’accroître la production pétrolière à la suite des bouleversements en Libye a contribué de manière cruciale à la stabilité du marché mondial de l’énergie et au renforcement de l’activité », a noté M. Ahmed. L’augmentation des recettes pétrolières « a élargi la marge de manœuvre pour les dépenses publiques dans les pays pétroliers, dont plusieurs d’entre eux ont annoncé au début de l’année des plans de dépenses couvrant un large éventail de mesures, dont subventions, hausses salariales et dépenses d’investissement », poursuit le FMI. D’après les niveaux de prix et de production actuellement prévus, le surcroît de recettes devrait largement compenser les niveaux élevés de dépenses publiques. En 2011, le solde courant global des pays exportateurs de pétrole devrait passer de 202 à 334 milliards de dollars (non compris la Libye), et celui des pays du CCG de 163 à 279 milliards de dollars. Cependant, avise le Fonds, « la vulnérabilité des finances publiques des pays exportateurs de pétrole a aussi sensiblement augmenté ».

LG Algérie

Pour 2012, le FMI table sur une modération du rythme de croissance aux environs de 4 %. « Plusieurs facteurs pourraient donner lieu à un scénario de croissance moins positif pour les exportateurs de pétrole de la région », prévoit-il, ajoutant que le risque le plus immédiat serait l’impact d’un net ralentissement de l’activité en Europe et aux Etats-Unis. La demande mondiale de pétrole pourrait subir une contraction marquée, pouvant elle-même « entraîner une baisse durable des cours de pétrole », avance-t-il.

Région MENA

L’Algérie, pays le moins endetté

Le FMI classe l’Algérie au titre du pays le moins endetté des 20 pays de la région MENA, comme elle occupe le deuxième rang des plus gros détenteurs de réserves officielles de changes après l’Arabie saoudite. Dans son rapport publié mercredi sur les Perspectives économiques pour la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord (MENA), le FMI indique que la dette extérieure de l’Algérie ne représente que 2% du PIB en 2011 et devra reculer encore à 1,7% en 2012. La moyenne de la dette extérieure dans les pays exportateurs de pétrole de la région MENA est de 25,5% du PIB, les plus fortement endettés étant le Bahreïn et le Koweït avec respectivement 148% et 70% du PIB. Par ailleurs, le Fonds estime que l’Algérie clôturerait l’année 2011 avec des réserves de changes officielles de 188,8 milliards de dollars avec des projections de 210,8 milliards de dollars en 2012.

Selon les évaluations du FMI sur les réserves de changes officielles 2011 (hors fonds de souveraineté) des pays pétroliers de la région, les trois plus gros détenteurs de ces réserves sont l’Arabie saoudite (539 milliards de dollars), l’Algérie (188,8 milliards de dollars) et l’Iran (104,6 milliards de dollars). Les trois pays maintiendront le même rang en 2012, selon les prédictions de l’institution de Bretton Woods. Quant au PIB nominal du pays, le FMI l’évalue à 183,4 milliards de dollars en 2011 et à 188,6 milliards de dollars en 2012, contre 157,8 milliards de dollars en 2010.