Depuis 50 ans, les négociations entre le gouvernement espagnol et l’organisation nationaliste basque se sont toujours soldées par des échecs. Mais l’annonce de « l’arrêt définitif de son action armée » par l’ETA, ce 20 octobre, marque un tournant décisif
C’est par un communiqué bref mais d’une «importance primordiale», selon les mots du Premier ministre espagnol José Luis Rodríguez Zapatero, que l’organisation terroriste basque ETA a annoncé jeudi «la fin définitive de son action armée».
Un conflit qui a duré 43 ans (depuis son premier attentat) et laisse 829 morts. Une fin qui paraissait imminente après la conférence organisée le 17 octobre à San Sebastián par un groupe de médiateurs à la tête duquel se trouvait l’avocat sud-africain Brian Currin, l’un des principaux acteurs des accords en Irlande et en Afrique su Sud et responsable du cessez-le-feu entre l’ETA et le gouvernement espagnol en 2006.
Une réunion très médiatisée en Espagne à laquelle ont assisté de nombreuses personnalités politiques comme l’ex-secrétaire des Nations unies Kofi Annan, le leader du Sinn Féin Gerry Adams ou l’ex-ministre français de l’Intérieur Pierre Joxe.
Une forte présence symbolique que beaucoup ont interprétée comme la vitrine institutionnelle et solennelle dont le groupe terroriste avait besoin pour annoncer sa fin. Le texte définitif de la conférence appelait l’ETA à «faire une déclaration publique de fin définitive de l’activité armée et solliciter le dialogue avec les gouvernements français et espagnol». Et c’est ce qu’elle a fait trois jours plus tard en rendant justement hommage à cette «initiative de grande transcendance politique».