*«Les chômeurs ont besoin de travail, de nourriture et de dignité, avant la démocratie et les libertés publiques. L’augmentation des tentatives de suicide, leur prolifération accélérée et les mouvements de colère populaire qui s’ensuivent, c’est aussi l’effet du chômage qui tue aussi les familles». Une déclaration émanant d’un groupe de chômeurs, et sur laquelle les décideurs devraient méditer sérieusement. Elle dénote à quel point le travail est lié pour le jeune chômeur à sa dignité humaine.
«L’événement constitué par le chômage survenant dans une famille via un ou plusieurs de ses membres, n’est en rien un phénomène marginal. Sa fréquence le rend constitutif de la vie de famille, à la fois dans sa réalité, dans sa probabilité et dans les représentations qu’il produit chez les intéressés en terme de risque ou de menace réels ou virtuels. Il y a dix ans, le nombre de ménages comprenant au moins un chômeur représentait environ 10 % des ménages, cette proportion est d’environ 25 % des ménages actuellement», nous dit l’économiste Moncef Belhadi. Si l’on se situe dans une perspective dynamique et non plus seulement à un moment précis, c’est-à-dire si l’on observe la survenance possible du chômage dans un ménage sur une période déterminée, il est probable que c’est une proportion sensiblement plus importante de ménages qui risque d’être concernée.
R. K