Le musée saharien de Ouargla s’emploie actuellement à s’ouvrir sur son environnement, en tant que structure socioculturelle, à travers l’établissement de relations, en premier lieu, avec les universités du pays, leur proposant des matières scientifiques authentiques dans divers domaines, a annoncé hier la directrice de cette structure muséale.
Ces liens spécifiques, à vocation culturelle et scientifique, ouvriront de larges perspectives de recherches aux universitaires, archéologues et étudiants, s’intéressant au patrimoine culturel séculaire des anciennes civilisations, qui se sont succédées dans les régions de Oued-M’ya et Oued-Righ, a expliqué Mme Oum El-Kheir Benzahi.
Rouvert au public en mai dernier, après avoir fait l’objet d’une large opération de restauration, cette structure culturelle, qui a enregistré également la finalisation, après deux ans de travaux, de l’opération d’inventaire et de classification, selon la nature et la valeur historique, des acquisitions archéologiques et des objets entreposés, a drainé depuis, de nombreuses visites de chercheurs de l’université Kasdi-Merbah (Ouargla) et Mohamed-Khider (Biskra), venus s’enquérir de cette richesse historique et archéologique, développer leurs connaissances et étudier la nature des objets historiques en fonction des programmes dispensés à l’université.
Ce musée, qui a accueilli, grâce à sa position stratégique jouxtant la station de tramway de Ouargla, des milliers d’élèves dans le cadre de visites guidées organisées par les établissements scolaires et associations culturelles, attend d’autres visites lors de la prochaine saison scolaire, en vertu d’une convention signée entre cette structure et la Direction de l’éducation de la wilaya de Ouargla.
Mme Benzahi a également fait part de l’adoption la semaine dernière d’un tarif d’accès «symbolique» au musée saharien moyennant une somme de 80 DA pour les adultes et 40 DA pour les enfants, alors que la visite était gratuite.
Selon les données historiques, le musée saharien de Ouargla, connu communément sous le nom de «Site Blanc», a été édifié en 1937 par le colonel Gabriel Carbillet, et jouit actuellement d’une classification depuis 2007 en tant que patrimoine national généré par l’Office national de gestion et d’exploitation des biens culturels sauvegardés. Occupant une surface de 1 700 m2, le musée saharien, chef-d’œuvre architectural alliant le cachet urbanistique européen, soudanais et maghrébin, est composé de trois ailes dédiées à la préhistoire, l’archéologie et l’ethnographie.
Chacune des ailes répertorie, selon sa spécialité, une panoplie d’objets consistant en des pierres, des fléchettes, des ustensiles en poterie et en cuivre, datant de diverses époques (de la préhistoire à l’ère moderne), découvertes dans les régions d’Oued-M’ya, Oued Righ et jusque dans le Tassili, en plus d’armements datant de la glorieuse Guerre de libération nationale et d’articles façonnés par l’homme ancien au début de la découverte des métaux, a ajouté Mme Benzahi.
Ces objets s’ajoutent aux diverses acquisitions découvertes lors de fouilles archéologiques menées par la Suissesse Marguerite Van Berchem sur le site de l’antique Cité de Sedrata (7 km Sud de Ouargla) fondée vers le 10e siècle par les Rostémides.
Selon diverses versions historiques, le site du musée saharien constituait dans le passé une halte de caravanes culturelles en provenance de la Saoura, du Gourara et du Touat, à destination des régions de Oued M’ya (Grand Ouargla) et Oued-Righ (Grand Touggourt).