Passion du Djanoub vient en aide au émigrants clandestins

Passion du Djanoub vient en aide au émigrants clandestins

Une expérience toute nouvelle vient d’être lancée en Algérie pour dissuader les candidats à l’émigration clandestine de courir les mers à la recherche d’un bonheur qui n’existe peut-être nulle part ailleurs, sauf à l’intérieur d’eux-mêmes. L’Association française «Passion du djanoub», membre des Nations unies pour le programme «développement et migrations» propose un projet de formation d’une année, à partir du mois d’octobre prochain, pour aider ces jeunes à prendre conscience de leurs richesses intérieures et les utiliser de manière à ce qu’ils soient maîtres de leur destin.

«Il y a de l’énergie et une grande soif de vivre chez ces jeunes harragas. Nous ne devons pas les laisser aller vers la mort. Tous sont porteurs de grandes potentialités et de projets d’avenir… Nous allons les accompagner dans leur voyage à l’intérieur d’eux-mêmes pour découvrir ces potentialités [séances de méditation, pratique d’arts martiaux…]. Se découvrir et découvrir l’autre. S’aimer et aimer l’autre…», soutient le Dr Zohra Sahli, présidente de l’association, lors d’une rencontre organisée hier à l’Institut national de formation supérieure des cadres de la jeunesse (INFSCJ) à Alger. Le Dr Sahli, qui a déjà travaillé sur ce sujet dans d’autres pays d’Afrique et d’Europe, est une Algérienne qui s’intéresse de près à ce phénomène dans son pays d’origine. «Je suis une Algérienne», répond-elle à une question concernant les raisons de son intérêt porté sur les jeunes harragas algériens.

La spécialiste en anthropologie ne propose pas de projets de création d’emploi ou d’assistance à l’emploi… ou toute autre offre matérielle. Tout son travail sera basé sur le mental ou ce qu’elle appelle«l’hygiène mentale». «Ce sont ces jeunes qui proposeront eux-mêmes leurs projets d’avenir. Des projets à travers lesquels ils se sentiront capables de produire, d’évoluer et, partant, s’épanouir et connaître la satisfaction personnelle et professionnelle dans leur propre pays. Et s’ils décident d’aller ailleurs parce qu’ils ne trouvent pas le cadre agréable, ils sauront s’adapter avec les nouvelles situations», explique-t-elle. La formation prendra donc effet à partir du mois d’octobre prochain, pendant une année, au profit de 60 jeunes ayant à leur actif au moins une tentative d’émigration clandestine.

Le choix de ces 60 harragas sera fait sur la base d’une liste effectuée par les services du ministère de la Solidarité nationale qui comporte officiellement 587 harragas rapatriés. «Nous travaillerons de façon à favoriser l’émergence des savoir-être et savoir-faire de chacun», affirme le Dr Sahli. Taghit est le lieu choisi pour la réussite de cette initiative : «Le désert renvoie l’homme à sa dimension personnelle. Il permet la transformation intérieure.»