Le tribunal d’Annaba a dû ajourner le procès d’un réseau criminel transnational après que son chef de file, déjà condamné à dix ans de réclusion, s’est présenté à l’audience dans un état de santé dégradé suite à une grève de la faim de dix jours.
Malgré la demande de la défense de reporter l’affaire à l’année prochaine, la justice a fixé une nouvelle date dès la semaine prochaine en raison de la gravité des faits.
Les prévenus sont traduits en justice sous des incriminations graves, incluant le trafic organisé de migrants, falsifications de cachets officiels, faux et usage de faux de documents administratifs officiels. Ils risquent de lourdes peines de prison.
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Un réseau criminel démantelé en pleine pandémie
Déjà condamné en première instance à 10 ans de prison ferme, le principal suspect a maintenu sa grève de la faim lors de son procès en appel. Bien que la défense ait plaidé pour un ajournement à l’année prochaine, en raison de l’état de santé de l’accusé, la juge a tranché pour un report d’une semaine seulement.
Le parquet s’est d’ailleurs opposé à tout délai prolongé, invoquant la gravité d’une affaire impliquant un réseau international de trafic de migrants utilisant des passeports étrangers volés ou falsifiés entre le Maghreb et l’Europe.
Tout commence le 7 septembre 2020, alors que la crise sanitaire du Covid-19 bat son plein. Agissant sur la base de renseignements précis, les forces de sécurité démantèlent une organisation criminelle, rapporte le quotidien El Khabar. Le réseau criminel ciblait des Algériens prêts à débourser des fortunes pour obtenir les précieux sésames — passeports et titres de séjour étrangers — nécessaires pour leur départ.
Un arsenal de falsification saisi
L’arrestation du suspect principal s’est déroulée en plein centre de la ville d’Annaba, alors qu’il se trouvait dans son véhicule.
Lors de la perquisition, les agents ont mis la main sur une sacoche dissimulant un véritable arsenal de falsification : six cachets officiels, incluant ceux de la PAF d’Oum Teboul et des aéroports d’Alger et d’Oran, ainsi que des tampons frontaliers tunisiens et marocains. Outre ce matériel, trois passeports français volés, une carte d’identité française et trois permis de conduire étrangers ont été saisis.
Par ailleurs, l’examen technique des téléphones portables a contredit les démentis de l’accusé en révélant des échanges probants avec des complices à l’étranger, notamment avec un individu nommé « Fares le réseau ». Face à ces éléments, le prévenu a reconnu l’usage d’un passeport français volé, modifié au profit de son fils. Il a admis avoir versé 75 millions de centimes pour faciliter le passage de ce dernier vers l’Espagne via le territoire tunisien, alors que les mesures de restriction sanitaire imposaient la fermeture des frontières.
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