Passeport algérien : le ministère des Affaires étrangères rappelle à Retailleau les lois

Passeport algérien : le ministère des Affaires étrangères rappelle à Retailleau les lois
Bruno Retailleau

L’Algérie réagit à la menace de Bruno Retailleau de ne pas reconnaître les passeports algériens délivrés en France. Une source du ministère des Affaires étrangères répond au ministre de l’Intérieur français, via l’Agence Presse Service (APS).

Dans un entretien accordé au Figaro le 18 juillet dernier, Bruno Retailleau a fait de graves accusations contre le consulat d’Algérie. Il a dénoncé notamment la délivrance de « centaines de passeports » à des ressortissants en situation irrégulière par le consulat de Toulouse, une pratique qu’il considère comme une violation des accords bilatéraux.

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Face à cette situation, le ministre de l’Intérieur français a annoncé une série de mesures restrictives. Parmi elles, la non-reconnaissance des documents délivrés dans ces conditions pour l’obtention de titres de séjour, ainsi que des restrictions de circulation visant les dirigeants algériens sur le territoire français.

Le concerné, qui ne rate la moindre occasion pour égratigner l’Algérie, est allé plus loin. En effet, il a menacé de bloquer les négociations de l’accord d’association entre l’Algérie et l’Union européenne. Le ministre a critiqué particulièrement les avantages douaniers dont bénéficie l’Algérie dans cet accord.

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Réaction du MAE algérien

Les menaces de Bruno Retailleau ont, logiquement, suscité la réaction de l’Algérie. Une source du ministère des Affaires étrangères a répondu au ministre de l’Intérieur français, via le média étatique Algérie Presse Service (APS).

Cette source responsable du ministère a tenu à souligner que « l’octroi de ces passeports est un droit pour les citoyens algériens et une obligation de l’État algérien souverain. De même, leur reconnaissance s’impose à l’État français ».

La même source estime que la déclaration de Retailleau « relève clairement de l’arbitraire, de la discrimination et de l’abus de pouvoir, en ce qu’elle s’inscrit en opposition frontale à la législation française elle-même ».

« Connaissant son auteur, cette déclaration est également politiquement marquée. Elle est, enfin, légalement contestable, car sans fondement aucun du point de vue du droit français. En effet, les passeports dont il est question sont délivrés à la demande des préfectures françaises elles-mêmes, comme documents de référence indispensables à l’établissement des titres de séjours », ajoute la source à l’APS.

Et enfin de conclure : « En conséquence, une non-reconnaissance de ces documents, comme annoncé par le ministre français de l’Intérieur, constituerait tout autant une violation de droits individuels et un autre manquement aux engagements bilatéraux de la France ».

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