Selon le deuxième rapport national sur les Objectifs du millénaire pour le développement (OMD) couvrant la période 2005-2010, l’Algérie a enregistré – et continue de le faire – de bons résultats concernant l’éradication de la pauvreté dans le pays.
Pourtant, le phénomène de la pauvreté est visible dans notre société et se reflète à travers des scènes populaires telles que la présence des sans-domicile fixe (SDF) et des mendiants que l’on ne peut ignorer.
Comment expliquer le fait qu’on voit toujours des chefs de famille chercher dans des poubelles espérant trouver un produit alimentaire qu’ils pourraient récupérer ?
Comment traduire la présence du couffin du Ramadhan qui a connu une effervescence sans précédent cette année ? Comment expliquer aussi l’acharnement des parents et des femmes au foyer pour avoir une misérable allocation, celui des jeunes sans emploi pour avoir un poste «sous-payé» dans le cadre du filet social et celui des retraités qui attendent impatiemment leur «pseudo mensualité» obtenue après des années de loyaux services ?
Pis encore, les familles démunies habitant dans les zones rurales ou dans les quartiers urbains défavorisés qui ne sont pas couvertes socialement ne sont-elles pas un des indices flagrants de la pauvreté ?
Au moment où l’on enregistre trois millions d’enfants scolarisés sur huit qui ont bénéficié de la prime mensuelle de 3000 DA à travers le territoire national et près de deux millions de personnes qui ont profité du couffin du ramadhan,
l’Algérie, dans son deuxième rapport présenté à l’ONU à l’occasion de la tenue de la 65e session de son assemblée générale consacrée au programme mondial de lutte contre la pauvreté, affirme que le taux de pauvreté général est passé de 14,1 % de la population algérienne en 1995, à 12,1% en 2000 et à 5,6% en 2006 pour s’établir à 5% en 2008.
Le même rapport assure qu’en ce qui concerne la réduction de l’extrême pauvreté et de la faim (OMD1), la population en Algérie vivant en dessous du seuil d’un dollar par personne et par jour est passée de 1,9% en 1988 à 0,5 % en 2009 contre une projection OMD à atteindre de 0,9 % en 2015, et ce, en dépit de la crise économique mondiale.
Des résultats qui ont déduit que le premier des OMD est déjà atteint et que l’extrême pauvreté, comme définie par ces objectifs, «reste marginale en Algérie et son éradication totale est tout à fait possible».
Ce qu’en pensent les spécialistes
De leur côté, les spécialistes, notamment les statisticiens qui ont entrepris des études concernant le phénomène, parlent de pauvreté «relative» en Algérie. La pauvreté «extrême», selon eux, est inexistence dans notre société, du moment que l’on ne meurt pas de faim.
Il n’en demeure pas moins que les populations «socialement vulnérables» tels que les SDF, les nomades et les habitants des régions isolées sont une image flagrante de pauvreté. D’où la nécessité de faire des enquêtes régulières à ce propos afin d’étudier profondément ce phénomène social et pouvoir de ce fait l’éradiquer du moins le minimiser.
Par Souad B. L.