En conférence de presse à El-Aurassi, en marge de la rencontre organisée par l’agence Allégorie et Djezzy, le représentant de l’ONU a évoqué plusieurs questions se rapportant à l’actualité internationale.
Les dossiers Syrie, Libye, Mali, l’État islamique (Daech) en plus de la politique algérienne ont été les thèmes essentiels sur lesquels Lakhdar Brahimi, ancien ministre des Affaires étrangères, a été interpellé en marge de son intervention à la conférence internationale Fikra qui s’est tenue les 14 et 15 du mois courant. “Daech sera vaincu, il n’y a pas de doute, mais il ne sera pas vaincu par des bombardements américains d’une hauteur de 10 000 mètres. Il ne sera vaincu que si ces bombardements interviennent dans un cadre de processus politique qui règle les problèmes en suspens en Irak”, dira-t-il d’emblée pour répondre à la question d’un journaliste se rapportant à l’État islamique prôné par ces radicaux. Brahimi commentera alors : “Daech ne sera vaincu que si ces bombardements interviennent dans un cadre de processus politique qui règle les problèmes en suspens en Irak car c’est l’invasion de l’Irak par les Américains qui est à l’origine de tous ces problèmes, et jusqu’à présent, je ne sais pas pourquoi ils l’ont fait et nous souffrons tous des conséquences.” Sur la Syrie, un dossier bien connu du diplomate, Brahimi réitéra ses craintes encore aujourd’hui et préviendra contre un scénario à la somalienne redoutant “l’effondrement de l’État” laissant un vide qui profiterait à l’émergence “des milices et autres seigneurs de guerre”. “Les responsabilités reviennent aux pays de la région. Il faudrait qu’ils comprennent que casser la Syrie n’est dans l’intérêt de personne”, a expliqué Brahimi plaidant pour que “les pays de la région doivent se mettre ensemble pour aider et non pour protéger les intérêts des uns et des autres”.
Avec son habituel optimisme qui a toujours fait sa force, Brahimi affirme, sans entrer dans les détails, qu’“il n’est pas trop tard pour se réveiller et faire le nécessaire pour venir en aide au peuple syrien”. Brahimi s’est refusé, cependant, à tout commentaire sur la politique interne du pays, compte tenu du fait qu’il ne soit pas, selon ses propres termes, “un responsable algérien” tout autant pour ce qui est de la position algérienne vis-à-vis de la Libye. Il se contentera de commenter : “Nous avons une responsabilité morale car les Libyens sont nos voisins, et en plus, ce qui se passe en Libye peut déborder sur l’Algérie et peut nous affecter, et je pense que c’est ce que l’Algérie est en train de faire.” Pour ce qui est de l’affaire Charlie Hebdo, Brahimi a soutenu que “nous autres musulmans n’avons aucune relation avec cela, il faut le comprendre une fois pour toutes. Certes, nous avons un problème car il ne faut pas occulter que nous avons des radicaux dont on condamne les actes, mais en même temps, il faut que les Européens comprennent, de leur côté, que ceux qui sont nés chez eux sont Français quand ils font quelque chose de bien et ils reviennent à leur origine lorsqu’ils commettent des actes répréhensibles”.
Avant de conclure la rencontre presse, Brahimi n’a pas manqué de féliciter les initiateurs de l’événement Fikra pour donner, ainsi, l’opportunité aux jeunes de s’exprimer et d’apprendre, reconnaissant que “Fikra véhicule un message d’optimisme et de responsabilité”.

N. S.