Passage au Professionnalisme : L’État prend les choses en main

Passage au Professionnalisme : L’État prend les choses en main
passage-au-professionnalisme-letat-prend-les-choses-en-main.jpg

L’annonce relative aux grandes mesures prises par le Président de la République, Abdelaziz Bouteflika, pour rendre effectif Le lancement du professionnalisme en matière de football en Algérie a provoqué un net soulagement auprès des spécialistes du ballon rond algérien. Il s’agit, il faut bien le mettre en exergue, d’une entreprise pas facile du tout à mettre en pratique du fait que les clubs objets du professionnalisme doivent répondre à un cahier des charges pas aussi aisé qu’on le pense.

Le club doit avoir des ressources, mais aussi une infrastructure adéquate, et surtout être érigé en société par actions. Le président de la FAF, Mohamed Raouraoua, était au départ assez confiant pour la mise en branle de cette expérience. Néanmoins, sur le terrain, il a remarqué une certaine résistance, pour ne pas dire un désintérêt de certains clubs qui ne semblent pas « chauds » à l’idée de faire le grand saut. Finalement, les mesures que vient de prendre le Président de la République sont très courageuses, mais surtout un substrat qui va obliger les clubs à sortir de leur léthargie et prendre à bras-le-corps ce projet qui va donner un véritable coup de pied dans la fourmillière de notre football qui s’est habitué à un certain rythme d’organisation et de gestion.

Ces mesures vont donner du grain à moudre à nos présidents de club qui semblent quelque peu réticents avant l’annonce de ces mesures. Nos clubs peuvent ainsi contracter des prêts de 10 milliards de centimes avec une période de grâce de 10 ans. C’est-à-dire qu’ils ne payeront pas d’impôts pendant cette période. Ils auront des concessions de terrain pour l’édification de centres d’entraînement avec une aide de l’État qui avoisinera les 80%.

Les clubs qui participent aux compétitions internationales seront remboursés à hauteur de 50%. Ils auront également des bus et une prise en charge de 50% de leurs frais de transport. L’hébergement de leurs jeunes catégories sera également prise en charge.

LG Algérie

L’État a également pris à sa charge de doter les clubs pour leurs catégories de jeunes entraîneurs qu’elle rémunèrera elle-même. De plus, l’école de Sidi-Moussa, qui est une infrastructure superbe et viable, sera mise à la disposition de la FAF pendant cinq ans. Même le sport amateur n’a pas été oublié, puisqu’il sera financé par le Fonds national de promotion des initiatives de la jeunesse et des activités sportives. L’État tient à lui fournir une dotation annuelle afin qu’il puisse remplir son rôle convenablement sur le plan financier.

Certes, l’application du professionnalisme ne se fera pas effective dès la saison prochaine, mais les grands contours du professionnalisme sont en train de se dessiner. Il faudra savoir seulement avec quels clubs on commencera cette expérience qui ne peut que rendre beaucoup de services à notre football et lui assurer un développement harmonieux.

Hamid GHARBI

La Fifa fixe les règles du jeu…

La Fédération internationale de football est toujours aussi inflexible quand il s’agit du respect scrupuleux de la réglementation régissant son fonctionnement. Autant donc pour tous les pays concernés de s’inscrire dans cette perspective.

A l’instar de l’Algérie qui s’apprête à inaugurer l’ère du professionalisme, pour peu que tout soit fin prêt à l’échéance fixée… Autrement dit avant le 31 décembre courant, délai de rigueur…

L’instance suprême du football mondial ne badine pas avec les principes. Et surtout la réglementation en vigueur s’agissant notamment des pays sur le point de finaliser le projet professionnel. L’Algérie est justement partie prenante et donc sommée comme tout le monde d’opérer la mue nécessaire. Et si l’Etat a fait le nécessaire pour ce qui le concerne en affectant et débloquant au profit des clubs concernés de l’élite les fonds nécessaires, il reste maintenant à ces formations sportives de se conformer scrupuleusement au cahier des charges de la FIFA dont on connaît tout le caractére sourcilleux et pointilleux sur cette question de passage dans les meilleures conditions au professionnalisme. Car et toujours selon la réglementation en vigueur au sein de la FIFA, aucun aval ne sera délivré si les critéres d’accessibilité au professionnalisme ne sont pas pleinement réunis. D’où nécessité pour tous les concernés de mettre les bouchées doubles au risque pour les uns et les autres de se voir disqualifiés et sévérement sanctionnés. Or la date fatidique du 31 décembre sonne déjà à nos portes pendant que certains clubs de l’élite argant parfois d’arguments qui ne tiennent point la route se perdent encore en conjectures. Il y a donc risque quelque part si les clubs en question ne passent pas à la vitesse supérieure de voir le premier championnat professionnel de l’Algérie indépendante compromis.

Et il ne faut pas sortir de Saint-Cyr pour savoir que lorsque la FIFA a un pays dans le collimateur, bien malin qui pourrait l’en délivrer ; raison de plus pour toutes les instances et clubs concernés d’éviter tout faux départ alors que pour leur part tous les sportifs attendent avec impatience et curiosité ce championnat newlook… Tout retard donc au-delà des sanctions et pénalités prévues à cet effet par les big boss du football mondial est susceptible de créer un double préjudice : moral et matériel à la fois. Car dès l’instant où un pays est inscrit sur la liste noire ou rouge de l’instance reine toute puissante s’il en est, en ce qu’elle gère un portefeuille relationnel et financier considérable, bien malin qui pourrait lui apporter la contradiction ou soutenir la comparaison.

D’où tout l’intérêt qu’il y a pour nos dirigeants sportifs de remplir leurs obligations contractuelles au plus tôt et au mieux. Or on sait que la plupart des dirigeants et hommes d’affaires qui ambitionnent de manager les équipes de l’élite disposent de fonds appréciables et à même donc de relever ce défi du financement des clubs de l’élite et de leur équipement en matière d’infrastructures adéquates.

Car la performance tant attendue n’est pas exclusivement liée à la finance, mais églement aux qualités managériales de l’encadrement. Pas mal d’équipes de par le monde ont fait l’amére expérience de s’offrir les meilleures compétences mondiales en matière de coaching sans pour autant atteindre les objectifs tracés. C’est dire donc si l’argent à lui seul ne saurait ouvrir toutes les portes du succés. Et cela pour la simple et bonne raison qu’il faut impérativement accorder autant d’importance à l’encadrement qu’aux infrastructures en elles-mêmes en ce qu’ils vont de pair. De fait s’impose donc l’incontournable nécessité de favoriser à part égale et la ressource humaine et ce qu’il est coutumier de désigner par le nerf de la guerre. Tout ceci sous le contrôle et l’autorité de l’État qui n’a pas simplement un droit de regard, mais aussi et surtout un droit de contrôle a priori et a posteriori. Histoire d’entrer de plain-pied dans l’ère de la rigueur…

Amar Zentar