Certains spécialistes contestent l’introduction du billet à 2 000 DA. Leur argument : le risque d’inflation que pourrait entraîner l’usage d’un billet qui comporte plus de chiffres que de valeur. D’autres experts redoutent que des billets de 5 000 DA ou encore de 10 000 DA voient le jour, ce qui serait néfaste pour l’économie nationale
L’émission d’un nouveau billet de banque de 2 000 DA, décidée récemment par le Conseil de la monnaie et du crédit (CMC), se fera à compter du 28 avril 2011, cité par l’APS auprès de la Banque d’Algérie qui a écarté tout retrait des autres billets en circulation.
«Le retrait du billet de 1 000 dinars, n’est aucunement à l’ordre du jour, ni les autres billets de banque actuellement en circulation, qui continueront à être normalement échangés dans les transactions » , a déclaré à l’APS le directeur général de l’Hôtel des monnaies de la Banque d’Algérie, Hamlet Abdelaziz. Réuni le 24 mars dernier en session ordinaire, le CMC avait « édicté le règlement portant création d’un nouveau billet de banque d’une valeur faciale de deux milles (2 000) dinars algériens ».
Le Conseil avait adopté, lors de la même réunion, un règlement portant émission et mise en circulation de ce nouveau billet. « La nouvelle coupure circulera concomitamment avec les autres billets de banques et contribuera au rafraîchissement de la monnaie fiduciaire et à sa disponibilité accrue », avait alors expliqué la Banque d’Algérie. Cependant, il y a lieu de rappeler que certains spécialistes dans le domaine ont contesté l’introduction du billet de 2 000 DA lors de son annonce.
La même attitude était affichée même par des cadres de la Banque d’Algérie et par le ministre des Finances. Leur argument se justifie selon eux par le risque d’inflation que pourrait éventuellement entraîner l’usage d’un billet qui comporte plus de chiffres que de valeur. Pire encore d’autres experts redoutent que d’autres billets portant la somme de 5000 DA ou encore 10 000 DA verraient le jour.
Un constat amer et néfaste qui nuirait certainement à l’économie nationale. Selon des experts, les éléments explicatifs de l’inflation ne sont pas difficiles à trouver. Il y a l’augmentation des salaires des fonctionnaires, l’augmentation du coût des matières premières, la hausse du coût des importations, notamment par les restrictions liées au mode de paiement.
Cela constitue une série d’éléments qui ont un potentiel inflationniste. D’ailleurs, le ministre des Finances, Karim Djoudi, n’a pas écarté le mois passé une poussée inflationniste en 2011, qui serait engendrée par les augmentations de salaires décidées par les pouvoirs publics.
Selon Karim Djoudi, si l’argent injecté dans le cadre de l’augmentation des salaires était dépensé d’un seul coup par les ménages, cela pourrait provoquer une pression sur la demande interne qui se traduirait par une hausse des prix de certains produits.
Afin d’échapper à cette éventuelle hausse des prix, le ministre préconise la transformation des rappels au titre du régime indemnitaire de 2008, 2009 et 2010 en épargne, dans la perspective d’utiliser celle-ci (l’épargne) notamment dans les dispositifs de soutien à l’accession au logement.
Fawzi Khemili