Pas de place pour les pauvres dans les dessins animés Disney

Pas de place pour les pauvres dans les dessins animés Disney

princessedisney_main_0.jpgLes dessins animés Disney font la part belle aux riches aux dépens des pauvres.

Les princesses et leurs princes coulent une vie paisible dans leur palais avec beaucoup d’enfants, quand les sept nains s’en vont travailler à la mine chaque matin, en chantant, le sourire aux lèvres. Une étude, menée par la sociologue Jessie Streib de l’université de Duke, révèle que dans les dessins animés Disney, les riches sont surreprésentés aux dépens des plus pauvres dont les difficultés sociales sont largement ignorées ou même romancées.

56% de riches vs 4% de pauvres

La chercheuse a regardé et analysé 36 films et ses conclusions sont frappantes. Sur 67 personnages au total, 38 appartiennent aux classes supérieures ou moyennes, 11 aux classes populaires, et 3 seulement sont caractérisés comme pauvres. Un ratio final qui donne à voir 4% de personnages pauvres contre 56% de riches. Un décalage total avec la réalité : en France, 3 millions d’enfants vivent sous le seuil de pauvreté en France, soit 1 enfant sur 5.

« Ces films populaires qui enchantent les enfants avec des histoires d’amour, de richesses et de bonheur dépeignent les inégalités sociales d’une manière qui peut s’avérer nuisible »,  explique la sociologue.

Inégalités effacées ou romancées

Les dessins animés minimiseraient les galères rencontrées par les plus pauvres et assainiraient même les rapports sociaux au point de rendre la vie de pauvre enviable.

Aucun des rares personnages de la classe ouvrière dépeint dans les dessins animés Disney ne souffre de sa condition sociale. Bien au contraire.

« Plutôt que de percevoir leur emploi de manière problématique, presque tous les personnages de la classe populaire trouvent leur métier dynamique, amusant et source d’autonomie et d’autorité », affirme l’étude.

Et pour preuve, en dehors du cas emblématique des sept nains mineurs, le quotidien d’Aladdin est apparenté à celui de la princesse Jasmine qui, lasse de subir le lourd conformisme social du palais, souhaiterait prendre la place de son cher et tendre pour vivre libre comme lui.

L’ascension sociale toujours possible

« Le message implicite véhiculé est qu’il n’y a pas lieu de s’inquiéter des inégalités sociales car la classe ouvrière est satisfaite de son train de vie. »

Chez Disney, les pauvres réussissent toujours à grimper l’échelle sociale, dès lors qu’ils sont gentils. « Je ne m’attendais pas à ce que les classes ouvrières soient représentées d’une manière aussi joyeuse », confie Jessie Streib dans un entretien au Hollywood Reporter.

« Cela peut être perçu comme une bonne chose mais d’un autre côté, le message implicite véhiculé est qu’il n’y a pas lieu de s’inquiéter des inégalités sociales car la classe ouvrière est satisfaite de son train de vie. »

Reste que Disney n’en est pas à une polémique près. Il y a quelques mois déjà, on reprochait à ses dessins animés d’encourager le sexisme et les stéréotypes genrés.