Le spectre d’une éventuelle pénurie de semoule pointe t-il à l’horizon ? les transformateurs de blé ont-ils raison de s’inquiéter d’une hypothétique crise touchant ce produit de base l’été prochain ? Interrogations vite effacées par le ministre de l’Agriculture M. Rachid Benaissa, mercredi dernier en rassurant sur la disponibilité du blé dur et sur la régularité des approvisionnements du marché. «Le blé dur est disponible et les approvisionnements sont réguliers que ce soit en terme d’importation ou de distribution aux semouleries» a affirmé M. Benaissa infirmant ainsi les déclarations des transformateurs qui se plaignent de l’insuffisance des quotas octroyés par l’OAIC.
Le stock actuellement disponible permet de couvrir les besoins du pays pendant plus de 6 mois. Il faut préciser en effet que pendant 30 ans, le soutien au blé et à leur dérivés a été l’axe majeur de la politique agro-alimentaire algérienne. Il a donné lieu à de multiples interventions de l’Etat pour assurer l’accès a ces produits de base que sont la semoule, la farine, le pain… Pour l’année en cours l’Algérie devra dépenser un milliard de dollars pour l’importation du blé. En 2010, l’Algérie a déboursé 890 millions de dollars pour les céréales. Cette augmentation de la facture des importations du blé s’explique par les multiples commandes effectuées par l’Algérie et ce, afin d’éviter une éventuelle hausse de prix de ces produits alimentaires de base.
Pour ce qui est de la production nationale, elle devrait s’élever à 1,2 million de mètres cubes cette année, ce qui couvrira 30 % des besoins nationaux. La surface cultivable est ainsi passée de 500.000 à 600.000 hectares pour constituer un total de surface cultivable pour les céréales qui s’élève à 3,2 millions d’hectares. Selon le Conseil international des céréales, l’Algérie devrait avoir importé 5,2 millions de tonnes de céréales entre juin 2010 et juin 2011. Ces importations viennent de France, Canada, Mexique, Allemagne et Grande Bretagne.
Farida Larbi