«Pas de nationalité américaine et prêt à être jugé en Algérie» Chakib Khelil se défend

«Pas de nationalité américaine et prêt à être jugé en Algérie» Chakib Khelil se défend
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Interrogé par plusieurs journaux arabophones après le mandat d’arrêt international, lancé contre lui par la Cour d’Alger, l’ancien ministre de l’Energie et des Mines, Chakib Khelil, a clamé en substance «son innocence», niant au passage sa nationalité américaine, comme annoncée par le procureur général près la Cour d’Alger, Belkacem Zeghmati, et rapportée par la presse nationale.

Il s’explique également sur l’histo rique judiciaire de ce dossier, dé mentant formellement une quelconque relation avec les affaires de corruption qui ont touché Sonatrach et affirmant être disponible pour répondre aux convocations des juges.

« Oui je suis prêt à comparaître devant la justice algérienne et je répondrai présent à toute convocation», at- il déclaré dans un entretien téléphonique depuis Washington avec le journal arabophone «Echourouk».

Il précisera pourtant, à «El Bilad», que sa présence en Algérie se fera sous certaines conditions. « Je ne suis pas coupable », dira-t-il sur les colonnes ‘d’El Khabar’, dans une interview réalisée, là-aussi, par téléphone depuis Washington.

LG Algérie

Revenant sur les détails de l’instruction, il expliquera qu’il a été convoqué, une première fois, par la justice, le 20 mai, dernier et qu’il n’y a pas répondu pour des raisons médicales. « J’ai dit que, ce jour, j’étais malade et c’est mon médecin qui m’a empêché de voyager », répondra-t-il à ‘Echourouk’. Au journal ‘El Bilad’ il affirmera, cependant, qu’il n’a pas été malade et qu’il n’a reçu aucune convocation de la part de la justice algérienne.

Quant aux informations faisant état de sa fuite précipitée hors du pays, il précisera qu’à aucun moment il n’a fui l’Algérie et qu’à sa dernière visite au pays, il avait accompagné, tout naturellement, son épouse qui a embarqué vers la Jordanie, à partir de l’aéroport international d’Alger.

« Lorsque j’ai reçu la convocation de la justice, j’ai répondu par courrier express exprimant ma volonté de me présenter devant la justice de mon pays, réponse envoyée à mon frère à Oran », précisera- t-il pour «El Khabar».

Concernant les accusations portées contre lui, il se défendra en remettant en cause leur véracité affirmant qu’elles ne sont basées sur aucune preuve tangible. Il dira aussi ne pas comprendre l’implication de sa famille dans ce scandale, se déclarant surpris.

«Ma femme et mes enfants n’ont aucune relation avec mon travail », ajoutera l’ex ministre. Lundi, le procureur général de la Cour d’Alger a annoncé que neuf mandats d’arrêt internationaux ont été lancés contre des personnes impliquées dans l’affaire de corruption ‘Sonatrach II’, dont Chakib Khelil, sa femme et ses deux enfants.

Quant à ses relations présumées avec Farid Bedjaoui, il répondra simplement qu’elles n’existent pas et qu’il a dû le rencontrer deux fois, vu la nature juridique qui le liait à Saïpem. Pour sa défense, Chakib Khelil résumera ses décisions, soulignant qu’il a été le premier à imposer les avis d’appels d’offres pour encadrer les contrats précisant que c’est le gestionnaire, comprendre les dirigeants de Sonatrach, qui est habilité à signer ces contrats.

Il citera également le Baosem qu’il a initié pour exposer « en toute transparence » les appels d’offres du secteur de l’Energie et des Mines.

Il indiquera, également, qu’il n’a fait que défendre les intérêts de l’Algérie, prenant en exemple les dossiers de British Petroleum et l’Espagnol Gas Natural. Répondant aux questions d’’El Khabar’, il reviendra sur beaucoup de sujets à polémique à l’image du dossier ‘Brown Roots & Condor’ (BRC), une compagnie pétrolière dont 51% des parts étaient détenues par Sonatrach et 49% par la compagnie américaine Haliburton, dont l’un des actionnaires est Dick Cheney, l’ancien vice-président des Etats-Unis, sous George W. Bush.

L’affaire BRC avait fait grand bruit lorsque de simples irrégularités commerciales, elle est passée au stade d’espionnage au profit des Etats- Unis. Le très controversé dossier de la loi sur les hydrocarbures sera, lui aussi, évoqué.

L’ancien ministre dira avoir oeuvré pour rendre plus attractifs les champs énergétiques algériens, mais qu’une décision politique l’a rendu caduque plongeant le pays dans la situation qu’il vit actuellement. En janvier 2010, un scandale de corruption à la Sonatrach avait éclaboussé M. Khelil qui avait alors été démis de ses fonctions.

Le 10 février dernier, le parquet d’Alger a ouvert une nouvelle enquête ‘Sonatrach II’ sur une éventuelle corruption, liée à des contrats entre le groupe italien ENI et Sonatrach dans lequel l’ancien ministre serait, lourdement, impliqué. Les commissions portent sur des dizaines de millions de dollars, selon la justice italienne qui enquête, notamment, sur un marché passé avec la Saipem, filiale de ENI.

Moncef Wafi