Le souverain marocain se fait sonner les cloches
Les pays africains se sont opposés à la tentative du Maroc qui a essayé d’empêcher la délégation sahraouie de participer aux travaux de cette rencontre.
Les autorités marocaines ont des boutons dès qu’ils sentent la présence du Front Polisario. Et lorsqu’une tribune lui est offerte pour que sa voix tonne sur la scène internationale, elles s’ensauvagent carrément. Elles viennent encore une fois d’en faire la démonstration à l’occasion de la tenue de la Conférence de l’ONU sur les Zones exemptes d’armes nucléaires qui devait débuter le 24 avril 2015. «La conférence qui devait avoir lieu (le 24 avril, Ndlr) au siège des Nations unies à New York a été suspendue suite à l’opposition des pays africains à la tentative du Maroc de perturber les travaux de la conférence avec l’intention d’empêcher la participation de la Rasd», indique un communiqué du ministère sahraoui des Affaires étrangères.
Quelle mouche a donc piqué nos voisins de l’Ouest? «Alger, soutenue par quelques pays africains, voulait donner la parole à un représentant du Front Polisario, Ndlr)» selon les propos du représentant marocain répercutés par la presse de son pays. Le Maroc a donc vu rouge et a décidé de ruer dans les brancards.
La presse officielle marocaine s’est chargée de présenter cet accès de fièvre chronique de la diplomatie royale, dés qu’elle subit un revers, en haut fait d’armes. «Les séparatistes (Les représentants sahraouis, Ndlr) ont été chassés de la salle où se déroulaient la réunion», rapportait la MAP dans une dépêche datée du 25 avril.
«Les travaux de cette Conférence internationale se sont poursuivis sans la participation des protégés de l’Algérie, ce qui a poussé cette dernière, devant ce nouveau camouflet, à ne pas participer au débat, en retirant son représentant de la liste des orateurs», ajoutait l’agence de presse officielle marocaine en tentant de travestir ce tacle royal de l’Afrique en différend algéro-marocain. Une grosse couleuvre.
Une culture du mensonge et de la manipulation qui caractérise la presse aux ordres du monarque. Le démenti est cinglant.
Contrairement aux fausses informations relayées par la presse du Maroc «la conférence n’a pas eu lieu en raison de la position ferme des Etats membres de l’Union africaine qui ont exigé la présence de la Rasd comme condition non négociable pour le début des travaux de la Conférence.», précise le ministère sahraoui des Affaires étrangères qui ajoute que «si la Rasd ne participe pas, il n’y aura pas de conférence ni aujourd’hui ni demain».
Une position justifiée d’autant plus que la Rasd a signé le traité le 20 Juin 2006. Il a été ratifié par le Parlement sahraoui le 27 Novembre 2011 et sa ratification a été déposée le 27 Janvier 2014. Le traité a été présenté en 1996 à la signature des Etats membres de la défunte OUA, aujourd’hui Union africaine. Il est entré en vigueur le 15 Juillet 2009, suite à la signature de 28 Etats, dont la République sahraouie. Le Maroc qui veut priver le peuple sahraoui de son droit à l’autodétermination veut aussi priver ses représentants de parole.
La communauté internationale ne peut indéfiniment fermer les yeux sur les «sautes d’humeur» du Maroc qui piétine la légalité internationale et le droit du peuple sahraoui à décider librement de son destin. C’est en fait l’unique raison qui met sens dessus dessous le trône alaouite.