La cinquième et dernière « rencontre exploratoire » israélo-palestinienne qui s’est tenue mercredi à Amman (Jordanie) n’a abouti à aucun résultat en raison du refus d’Israël d’arrêter la colonisation, principale pierre d’achoppement entravant la relance du processus de paix, dans l’impasse depuis 2010.
« Nous pouvons dire que le résultat de toutes ces rencontres est nul parce qu’Israël n’a pas avancé d’un pas pour reprendre les négociations », a déclaré un responsable palestinien proche du dossier à l’issue de la réunion. Le responsable, cité par des médias, a assuré que cette rencontre était « la dernière » qu’ »il n’y aura pas d’autre réunion exploratoire avec la partie israélienne ».
Il a déploré qu’ »aucune des réunions avec la partie israélienne (…) n’ont abouti à un résultat positif à cause du refus d’Israël d’arrêter la colonisation », en dépit des appels incessants de la communauté internationale qui réclame la fin de cette pratique illégale.
« Nous sommes entrés dans une nouvelle phase, d’évaluation », en consultation avec les pays arabes, en particulier la Jordanie, la direction palestinienne et le Quartette international pour le Proche-Orient (Etats-Unis, Russie, Union européenne et ONU), a-t-il ajouté.
Selon une autre source proche du dossier, le principal négociateur palestinien Saeb Arekat a souligné lors de la réunion avec Isaac Molcho, conseiller spécial du Premier ministre Israélien, Benjamin Netanyahu, que les discussions ne se poursuivraient pas en raison de l’absence de propositions israéliennes capables d’aboutir à des négociations directes.
Le ministre jordanien des Affaires étrangères Nasser Jawdeh a, quant à lui, qualifié de « sérieuses » les réunions exploratoires israélo-palestiniennes. « Il n’y aura pas de rencontres la semaine prochaine entre Palestiniens et Israéliens afin que nous puissions évaluer les résultats et les moyens de passer à la prochaine étape », a-t-il dit.
Le chef de la diplomatie jordanienne a fait savoir que « les prochains jours seront consacrés à évaluer les résultats (de ces rencontres) en consultation avec les parties concernées, le Quartette et le comité arabe pour la paix », en soulignant que son pays « poursuivra ses contacts et oeuvrera pour parvenir à un mécanisme permettant la poursuite des négociations ».
Cette rencontre entre les deux délégations palestinienne et israélienne est intervenue à la veille de la fin de l’ultimatum donné récemment par le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas qui a exigé un accord sur les frontières d’un Etat palestinien indépendant avant toute reprise des négociations de paix avec l’occupant israélien.
Après plusieurs rencontres « difficiles », les représentants du Quartette international (Etats-Unis, Russie, Union européenne et ONU) ont fixé aux deux parties l’échéance du 26 janvier pour présenter des propositions détaillées sur le « tracé des frontières d’un futur Etat palestinien et la sécurité en vue d’un règlement de paix ».
Le Quartette tente depuis des mois d’obtenir de la partie israélienne ses propositions globales sur ces dossiers en suspens en vue d’un possible accord d’ici à la fin de l’année 2012.
Alors que l’ultimatum fixé par Abbas s’achève dans la journée de jeudi, la responsable palestinienne Hanane Al-Achraoui a annoncé que l’Autorité palestinienne va se réunir dans les prochains jours pour formuler une position officielle concernant les rencontres exploratoires avec Israël. Mme Al-Achraoui a souligné la nécessité de prendre avec sérieux la prochaine étape qui doit dévoiler les agissements d’Israël et son obstination à poursuivre la colonisation et la judaisation d’El Qods.
La responsable palestinienne en outre relevé que l’occupant israélien ne répond pas aux demandes du Quartette international, en soulignant que ce qui est demandé n’est pas de négocier pour négocier mais de donner une légitimité à ces pourparlers en respectant les recommandations de ces derniers.
Pour favoriser la reprise des discussions sur le processus de paix, le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon a annoncé qu’il allait se rendre en visite au Proche-Orient, devant le conduire dans les territoires palestiniens occupés et en Israël, ainsi qu’en Jordanie la semaine prochaine.
« Ma visite intervient à un moment important », a déclaré M. Ban Ki-moon, ajoutant qu’il allait se rendre là-bas « pour encourager les deux parties à s’engager pour de bon et créer une atmosphère positive pour aller de l’avant ».
