La revue éditée par le journal « Horizons » vient de faire paraitre aux éditions Anep grâce au concours du ministère de la Communication, de l’Association Nationale des Moudjahidines de l’Armement et des liaisons Générales et du Centre National d’Etudes et de Recherche sur le Mouvement National et la Révolution de Novembre ainsi qu’au soutien de ses partenaires médias et communication ,un numéro hors-série entièrement consacré au rôle déterminant de cette poignée de moudjahidates qui se sont engagées dans le Malg à savoir le ministère de l’Armement et des Liaisons générales ..
Pour la plupart originaires de la ville de Tlemcen, elles étaient 8 lycéennes et 9 garçons dont le Président Abdelaziz Bouteflika à avoir traversé la frontière algéro-marocaine à Oujda où certaines d’entre elles ont vu le jour pour rejoindre les maquis algériens de la zone v où elles furent affectées le 15 janvier 1957 pétries qu’elles étaient d’un patriotisme inébranlable.
L’aventure telle une épopée fabuleuse mais dans les faits dangereuse et périlleuse commence alors qu’elles font déjà parties de l’UGEMA(Union générale des étudiants musulmans algériens) et décident d’observer la grève des étudiants en 1956.
Issues de milieux aisés et de parents nationalistes, elles laissent un univers douillet au Maroc et leur vie bascule dans l’action armée, elles qui ont eu le courage d’’adresser aux responsables du FLN des lettres où elles exprimaient leur vœu de rejoindre les maquis alors qu’elles sont étaient toutes à la fleur de l’âge, reçoivent un beau jour des convocations du colonel Boussouf, alias si Mabrouk,qui après un stage accéléré de 45 jours où elles passent un examen final supervisé par celui qu’elles nomment leur professeur puisqu’il les a initiées au maniement des armes et le renseignement général ainsi que des figures importantes de la lutte qui ne sont autres que le commandant Lotfi et un certain Houari Boumediene futur Président de l’Algérie indépendante.
Par l’intermédiaire de si Omar Gherbi, les lycéennes grévistes futures djounouds,atteignent le territoire algérien dans la région du figuig où elles font escale.
Elles reçoivent alors leur nom de guerre et observent des consignes très strictes car l’organisation du commandant Boussouf qui les a formées et préparées psychologiquement aux taches qui leur étaient assignées, se fait dans le secret le plus total .Ces jeunes filles du Malg qui racontent leur parcours , sont astreintes à des marches incessantes, elles parcourent en se déguisant parfois en homme ou encore en femme bédouines lorsqu’elles traversent les villages plus de 1000km à pied et sont engagées pour certaines comme contrôleuses sur le terrain.
Rachida Miri est celle qui surprend le plus par son témoignage dans lequel elle raconte comment arrivée avec dans un village où sévissait un traître, elle exécute sans état d’âme celui qui nuisait à la communauté.Yamina Chellali quant à elle témoigne de son combat en expliquant comment en tant que soldat, elle devait transmettre tous les renseignements possibles et inimaginables sur le nombre de tanks, l’heure de passage de l’ennemi, les quartiers ciblés, la zone concernée dans des rapports .Khadidja Brikci évoque le souvenir des guérillas et accrochages meurtriers après un encerclement de trois jours et des bombardements par l’aviation française, elle nous relate comment elle s’est égarée du groupe et a pensé à utiliser la fiole de cyanure qu’elle portait sur elle ,l’éventualité de sa prise faisait partie des instructions qu’elle avait reçues et dont elle devait faire usage en cas d’arrestation .Fortes de leur convictions et de leur nécessaire participation au combat pour la libération du joug colonial, toutes ces femmes ne regrettent pas leur engagement dans les rangs de l’ALN , Aouli Ouici dit même devant la journaliste qui l’interroge : « Si c’était à refaire, je le referais ! « .
Cet hommage aux femmes militantes au sein du Malg qui ont quitté leurs famille sans crier gare ,est une contribution nouvelle à l’écriture de l’Histoire de la révolution algérienne qui s’est faite au prix d’énormes sacrifices humains et dont le rôle prépondérant de ces combattantes , reste souvent méconnu du grand public .Ce présent numéro est un rappel de l’histoire de ces voix de femmes à l’abnégation et au courage indéniables qui ont façonné le visage d’une Algérie libre et indépendante il ya plus de 55 ans et qui force l’admiration du lecteur.
Le journal « Horizons » a eu cette initiative rare de mettre en avant la lutte de ces femmes en mettant en exergue leur combat aux côtés de leurs frères d’arme.
Un combat qui ne doit pas sombrer dans l’oubli et qui à l’occasion de la célébration de la Journée de la femme devrait raviver les consciences .
Lynda Graba