Mohamed Bedjaoui, ancien ambassadeur d’Algérie en France relate dans ses mémoires une période importante de sa vie, entre 1970 et 1979, sur les relations entre la France et l’Algérie pendant la présidence du défunt Houari Boumediene.
Bedjaoui revient dans son livre, «En mission extraordinaire. Carnets d’un ambassadeur d’Algérie en France 1970-1979», paru aux éditions Casbah, présenté au Salon du livre de Paris, sur les relations diplomatiques entre les deux pays.
Dans un extrait du prologue, il révèle que le président Boumediene n’avait pas caché sa volonté de l’envoyer au «front», c’est-à-dire Paris où il savait qu’il allait vivre des heures difficiles mais exaltantes car durant tout son séjour parisien il a contribué à la construction de l’Etat algérien et son renforcement.
Par ailleurs, il noté dans ses carnets, l’épisode du refroidissement des relations entre la France et l’Algérie quand le Maroc et la France ont négocié une transaction d’armes du temps de Hassan II, considérée par Boumediene comme une déclaration d’hostilité de la part de la France d’où les vives protestations de l’Algérie, ce qui a induit un froid dans leurs relations pendant une longue période, jusqu’à avril 1975, lors de la visite de Giscard d’Estaing, en dépit des divergences de vues sur la question sahraouie.
Comme de mise la France et l’Espagne soutenaient le Maroc contre l’Algérie dans la question du Sahara occidental où les notes de M. Bedjaoui ont révélé que le président français a envoyé en octobre 1975 Michel Poniatowski à Madrid à cette fin.
Bedjaoui est également revenu sur l’épisode de l’expulsion de nos émigrés après la nationalisation des hydrocarbures et les menaces de mort qu’ils ont reçues à l’ambassade, lors du passage du film de Lakhdar-Hamina «Chronique des années de braise», à la compétition officielle du Festival de Cannes et sur le possible retour de Messali El Hadj en Algérie.
