Au-delà de la large victoire du FLN, qui aura dépassé les espérances de son secrétaire général, en proie à une dissidence, l’échec cuisant des islamistes constitue le feu d’artifice de ces élections législatives. D’aucuns craignaient -à tort ou à raison- que cette mouvance allait jouer le rouleau compresseur à l’occasion de ce scrutin.
Réconforté par les succès énormes de leurs «frères» en Tunisie, en Égypte et au Maroc, les islamistes Algériens ont cru sérieusement à leur étoile.
Bouguera Soltani, chef de file de «l’alliance Algérie verte», qui regroupe le MSP, Ennhada et Al Islah, était tellement sûr que son heure de gloire était arrivée, qu’il n’a pas hésité à dessiner les contours de son futur gouvernement… La chute s’avère finalement aussi météorique que son ascension virtuelle. Son alliance verte a été stoppée par un redoutable feu rouge dressé par le FLN.
L’alliance de l’Algérie verte (AAV) a en effet subi une véritable raclée en ne réussissant qu’un modeste score de 48 sièges. C’est à peu près le même score que le MSP gagnait à lui tout seul… Mis à part à Alger où cette alliance a pu en enlever une dizaine de sièges grâce à une campagne personnelle de sa tête de liste Omar Ghoul qui a usé et abusé de l’autoroute est- ouest, elle a enchaîné les échecs dans les autres régions du pays.
Dure est la chute
Bouguera Soltani, qui a pris le risque de divorcer d’avec l’alliance présidentielle, deux mois avant l’élection, pour piloter une autre alliance qui, croyait-il, pouvait le mener aux cimes du pouvoir, est finalement tombé de très haut.
Brutale est en effet la chute pour un homme qui ne cessait de crier à qui voulait bien l’entendre qu’il prendrait le pouvoir en 2012 ! Non seulement, il a perdu son pari même au même temps, il se met à dos ses anciens alliés au pouvoir qui ne se feront pas prier pour lui faire payer sa sortie des rangs.
L’automne islamiste
Soltani qui pensait pouvoir rééditer les succès de ses «frères», Ghannouchi et Benkirane a lamentablement loupé son examen de passage à la «république islamique algérienne». Une fois de plus, le peuple algérien a brandi le carton rouge face à ceux qui ont voté à sa place.
Et comme un malheur n’arrive jamais seul, les autres partis islamistes ont été eux aussi laminés. Bouguera Soltani peut partager le chagrin avec ses frères d’infortune que sont Abdellah Djaballah du front pour la justice et le développement -Al Adala (FJD), et Abdelmadjid Menasra du front du changement (FC) qui n’ont remporté respectivement que 07 et 04 sièges.
Signe de la grande déculottée des islamistes, à cinq partis réunis, ils n’ont pu atteindre le score du RND ! De fait, le «printemps islamiste» en Algérie a pris l’allure d’un hiver glacial. Les années de braise que le FIS a fait subir aux Algériens, continuent d’entretenir «l’exception Algérienne». Il faut croire que le barrage populaire reste encore infranchissable pour ceux qui ont prouvé qu’ils n’ont pas de limites dans leur façon de concevoir la République.