Partis politiques: L’été de toutes les colères

Partis politiques: L’été de toutes les colères

Période de l’année plutôt propice aux regroupements genre université d’été, réunions de préparation pour des échéances électorales selon les calendriers, voire des rencontres destinées à évaluer leur activité ou s’étaler sur l’état du pays, le premier mois de cet été a, le moins que l’on puisse dire, pris des contours autrement plus mouvementés pour des acteurs de la vie politique.

Quand on voit ce que subissent comme actualité à leurs dépens des poids lourds, du moins prétendus comme tels, du paysage politique, il ne fait plus de doute, s’il en subsistait encore, que quelque chose, et pas des moindres, est en train de changer dans la configuration aussi bien de l’opposition que dans des partis arrimés au pouvoir.

Ainsi, la difficile conjoncture que traverse le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), même s’il feint ne pas la reconnaître bien qu’elle traîne en longueur avec comme conséquence une saignée dans les rangs même dans ce qui était considéré comme des bastions du parti, tranche avec l’habituel déploiement de Mohcine Belabbas et ses partisans dans tous les sens à cette période de l’année. Une conjoncture «enrichie» d’un sujet comme celui qui secoue, depuis la semaine dernière, la vie politique nationale, en temps «normal», aurait sans doute permis de voir le RCD déployer ses gorges chaudes sans discontinuer sur le pouvoir et sa clientèle comme il aimait à les désigner il y a un temps pas si lointain, plus précisément avant que ne vienne le secouer l’échéance électorale du printemps dernier.

Un rendez-vous qui a permis de voir s’étaler au grand jour ce décalage entre une partie de la base militante et les directions, locale et nationale, du RCD qui aurait pu, pourtant, sortir du ronron dans lequel il se retrouve plongé avec une activité pas banale puisqu’il prévoyait de tenir, au début de cet été, son congrès ordinaire, désormais reporté pour des raisons qui n’ont eu le don de convaincre pas grand monde.

Une mauvaise tournure des événements dont le RCD ne détient pas le monopole, comme l’illustre ce qu’est en train d’endurer le parti d’Amara Benyounès, le Mouvement populaire algérien (MPA).

Une passe difficile qui, dans ses grandes lignes, n’est pas sans rappeler celle qu’endure le RCD et vient, elle aussi, remettre en question la croissance du parti, même si, comme dans le cas du RCD également, il ne faudra pas compter sur Amara Benyounès ou un de ses cadres pour reconnaître que quelque chose ne tourne pas rond au MPA.

Des tourments qu’on ne peut classer au rang des banalités de la vie d’un parti, bien que comparée à ce qui a cours au FLN, cette montée au créneau au sein du MPA d’Amara Benyounès n’est d’aucune commune mesure avec les coups de sang qui secouent le parti au pouvoir dont les secrétaires généraux qui se succèdent ne tardent jamais à faire connaissance avec d’ambitieux rivaux qui tous s’en remettent au très sollicité président de la République, en sa qualité de président également du parti.

En fait, il est apparu que quand ils ne sont pas soumis à des malaises du genre de ceux qui minent la vie du RCD et du MPA ou encore celui, sans fin, au FLN, cet été semble un peu trop incommodant pour des partis ayant disparu des radars, si l’on excepte le Parti des travailleurs qui ne pouvait pas ne pas sortir de sa retraite puisque le Premier ministre a offert la belle opportunité à Louisa Hanoune de reprendre, même plus timidement qu’on ne pouvait s’y attendre, son sujet de prédilection de ces dernières années : l’oligarchie que personnifie, selon elle, le patron du FCE.

Trop peu pour que l’opposition reflète un dynamisme à la mesure de tout ce qui traverse le pays comme questions de la première importance.

A. M.