« En ce qui nous concerne, nous faisons ce qui est en notre pouvoir de faire, à savoir assurer la transparence et rassurer le citoyen pour lui dire qu’il n’a rien à craindre à ce sujet et que son choix sera respecté. Il reste aux partis de désigner des candidats crédibles », a déclaré hier le ministre de l’Intérieur.
Depuis que les partis politiques sont en précampagne pour le prochain scrutin législatif, l’accent est surtout mis sur les chances des uns et des autres de remporter le plus grand nombre des 389 sièges mis en jeu, et ce pour se donner le moyen, à travers le pouvoir législatif, d’influer politiquement sur la scène nationale.
C’est l’enjeu du duel livré à distance entre les principaux compétiteurs, qu’ils soient favoris ou outsiders, d’autant qu’à la clé, il y a la nécessaire reconfiguration de la cartographie politique du pays. Alors que la majorité de ces partis est obnubilée par son score électoral, une minorité se soucie, à juste titre du reste, de ces conditions importantes qui doivent être réunies pour la bonne réussite du scrutin et surtout pour qu’il ne soit pas entaché de la moindre critique. En effet, deux conditions sine qua non doivent être présentes le jour du vote : Il s’agit des observateurs et d’une forte participation populaire.
S’agissant du premier aspect, le gouvernement a fait le nécessaire bien avant qu’il n’ait été instruit par le Chef de l’Etat le 18 décembre dernier lors du dernier Conseil des ministres, qu’il a présidé.
Dans un entretien accordé à un confrère, le ministre des Affaires étrangères a indiqué que l’ONU, l’UE, l’UA, la Ligue arabe et l’OCI ont été saisies officiellement, «il y a maintenant bientôt un mois pour leur dire que vous êtes les bienvenus», et que depuis, l’UE et l’UA ont déjà répondu favorablement à l’invitation du gouvernement algérien en vue d’accompagner l’Algérie dans cette échéance électorale. M. Medelci précise aussi que «les directives du Président de la République, c’est de faire en sorte qu’il n’y ait aucune contrainte» qui viendrait gêner la mission des observateurs, lesquels peuvent venir aussi nombreux qu’ils le souhaitent, du fait que l’Algérie se refuse «à contraindre ou limiter» leur nombre. C’est dire donc que ce volet qui relève de l’organisation est bien pris en charge. En fait, la défaillance qui risque de surgir et qu’il faut dès maintenant songer à combler, c’est celle de l’éventuel désintérêt que pourraient manifester les électeurs à ces joutes électorales. Intervenant hier sur les ondes de la Chaîne III, le ministre de l’Intérieur a déclaré que « l’abstention est une crainte qui m’habite (…) », car, a-t-il rappelé, « le scrutin des élections législatives par le passé n’a pas mobilisé grand monde ». Il précise aussi que « c’est celui où il y a le plus fort taux d’abstention (comparé aux élections locales et présidentielle, ndlr) ». Mais qui doit endosser la responsabilité du boycott ? Face aux craintes soulevées, les partis tentent souvent de se déresponsabiliser en incriminant l’Administration. Pourtant, si un responsable devait être désigné aujourd’hui, il serait sans conteste les partis politiques, et ce pour au moins une raison : celle qui a trait au choix qu’ils porteront sur les candidats qui se présenteront sous leur bannière et dont le profil ne répondra aux attentes et aux souhaits des électeurs. En effet, si des candidats crédibles sont à même d’inciter les citoyens à se rendre aux bureaux de vote, il en sera forcément pour les autres. C’est dire toute l’importance qui doit être accordée à l’examen des dossiers des candidature pour la députation.
Nadia Kerraz
Envoi d’observateurs
L’UE et l’UA ont répondu favorablement a annoncé M. Medelci
L’Union européenne (UE) et l’Union africaine (UA) ont répondu favorablement à la demande de l’Algérie d’envoyer des observateurs pour les prochaines élections législatives, reste l’ONU, la Ligue arabe et l’Organisation de la coopération islamique (OCI), a déclaré hier le ministre des Affaires étrangères, M. Mourad Medelci. « L’UE a d’ores et déjà répondu, l’UA également. Nous n’avons aucun doute que l’ONU s’associera à cet effort et que la Ligue arabe et l’OCI le feront également », a précisé M. Medelci dans un entretien accordé au quotidien Liberté. Il a souligné que ce n’est pas la première fois que ces organisations prennent part aux élections algériennes en qualité d’observateurs, affirmant qu’ »en même temps, nous sommes nous-mêmes intéressés par l’amélioration du cadre et des conditions dans lesquelles ces observateurs vont travailler ».
M. Medelci a précisé, dans le même cadre, que le problème de savoir combien seront les observateurs ne dépend pas de l’Algérie, mais de chacune des organisations, insistant sur la directive du Président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, pour la levée de toute contrainte. « Si l’une des organisations veut envoyer 1 000 personnes, alors elles seront les bienvenues.
Ce n’est pas l’Algérie qui va contraindre et limiter (le nombre d’observateurs, ndlr) », a-t-il expliqué. Le ministre a, dans ce sens, indiqué qu’il est prévu la signature d’un mémorandum d’entente qui fixe les conditions dans lesquelles la mission des observateurs doit se dérouler.