Le doute sur la participation des islamistes à la prochaine élection présidentielle s’installe de jour en jour chez ce courant qui a échoué dans sa tentative de trouver un candidat commun pour les échéances d’avril et présenter un candidat individuellement serait un suicide.
La convocation du corps électoral pour les prochaines élections présidentielles par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika s’approche alors que les partis dits «islamistes» n’ont pas encore tranché sur leur participation au prochain rendez vous électoral. A ce propos, la décision de participation de plusieurs partis islamistes à la prochaine élection présidentielle est renvoyée à la deuxième quinzaine du mois en cours.
Dans ce cadre, le président du Mouvement de la société pour la paix (MSP), Abderrezak Mokri a indiqué mercredi dernier à Alger que la question de la participation du parti à l’élection présidentielle lors de la réunion, mi-janvier courant, du conseil de la choura. Dans une déclaration à la presse en marge de l’ouverture des travaux de la conférence nationale des structures du MSP, Mokri a déclaré : «Le conseil de la choura décidera, lors de la réunion de ses membres à la mi-janvier, de la participation ou non à la prochaine présidentielle».
Cependant, jusqu’à aujourd’hui aucune option n’a été choisie, car le parti du défunt Nahnah est perdu entre trois options portant sur le boycott de la présidentielle, le soutien d’un candidat ou bien présenter un candidat du parti sachant que ce dernier point est soutenu par le président du parti qui ne cache pas ses ambitions d’arriver au palais d’El Mouradia.

Dans ce contexte, Abderrezak Mokri indique que toutes les éventualités sont ouvertes, ajoutant qu’avant la tenue du conseil, toutes les options (boycott, participation ou présentation d’un candidat consensuel) seront examinées puis soumises au conseil de la choura qui tranchera la question. Pour le nouveau patron du MSP qui n’a même pas le soutien de la famille de cheikh Nahnah qui ont choisi le camp du parti de Amar Ghoul «Taj», le grand enjeu des réformes engagées est de «garantir une élection présidentielle honnête».
Il faut dire que le MSP comme tout le courant islamiste qui était aux anges après la montée des islamistes dans les pays qui ont connu les événements appelés «printemps arabe» est revenu à la réalité après l’échec des islamistes, notamment en Egypte après une année de gouvernance. D’autre part, toutes les tentatives d’alliances avec les partis islamistes et même la réconciliation entre les enfants du MSP n’a pas abouti, ce qui a mis le rêve de présenter un candidat islamiste commun dans les tiroirs.
Mokri n’a pas pu convaincre également les membres du conseil consultatif de son parti pour soutenir sa candidature. D’ailleurs, lors de la dernière session de cette structure, il a été décidé de laisser la question de la présidentielle entre les mains du bureau exécutif mais les divergences constatées obligent de revenir au Madjliss Echoura, seule instance qui peut trancher sur un tel sujet sensible.
Le président d’El Adala de cheikh Abdellah Djaballah n’a pas encore tranché sur sa participation à la prochaine présidentielle. A cet effet, une réunion du conseil consultatif de ce parti est aussi attendue pour les prochains jours, comme le cas du parti El Islah , dont le président actuel, Djahid Younsi était l’un des candidats malheureux de la présidentielle d’avril 2009.
Dans ce contexte, la prononciation du président Bouteflika sur la présidentielle, notamment sa participation ou non à ce rendez-vous est très attendue. Dans les précédentes élections présidentielles, le chef de l’Etat s’est toujours prononcé sur le sujet après la convocation du corps électoral. Il est à noter que jusqu’à aujourd’hui, il y a dix projets de candidats car il faut attendre la validation des candidatures par le Conseil constitutionnel. Il s’agit respectivement d’Ahmed Benbitour, Soufiane Djilali, Yasmina Khadra, Ali Zeghdoud, Rachid Nekkaz, le trader Kamal Benkoussa , Moussa Touati, président du FNA, le président du Front El-Moustaqbal Abdelaziz Belaid, l’ex-ministre délégué au Trésor dans le gouvernement de Sid-Ahmed Ghozali (1991), Ali Benouari et Ali Faouzi Rebaine, président de Ahd 54. Ces candidats sont tenus de réunir les 75 000 signatures de citoyens dans 25 wilayas pour faire valider leurs candidatures par le Conseil constitutionnel.
Par Nacera Chennafi