La marche prévue, aujourd’hui, dans la capitale, ne semble pas trouver beaucoup d’adhérents dans le grand Alger. Les citoyens, du moins ceux que nous avons approchés, hier, après la prière du vendredi, restent partagés.
Ils n’affichent pas tous un soutien indéfectible à prendre part à la manifestation de la place du 1er Mai. Pour certains, la question ne se pose pas, « hors de question d’y participer ». Sans pour autant donner d’explications plausibles. Néanmoins, d’autres, plus révoltés, n’hésitent pas à confirmer leur volonté d’y participer. « Je vais participer sans problème à cette manifestation », a affirmé un jeune rencontré au square Port-Said, hier, avant d’ajouter que « l’heure est venue d’exprimer notre ras-le-bol ». Au même temps, un autre jeune dit refuser de participer. Et pour cause, a-t-il précisé, la crainte de se voir tabasser par les forces anti-émeutes. « Je ne veux surtout pas avoir affaire aux policiers. Ils nous rendent la vie déjà assez difficile, en plus, ils sont partout», se justifie-t-il, allusion faite au fourgon de la police qui a pris place à quelques mètres de là. Alors que la rue semble réticente, il n’est pas évident de croire, à en juger par les réactions des citoyens, qu’ils vont se masser autour de la Coordination nationale pour le changement et la démocratie. Peu sont ceux qui oseront joindre leur voix à celle de la CNCD, aujourd’hui. Néanmoins, le tempérament imprévisible de l’Algérien, de fait, peut tremper la donne. D’autant plus que la capitale se trouve, depuis hier, quadrillée de toutes parts. Il faut dire que ce ne sont pas les contestations sociales qui manquent ces derniers temps.
Les émeutes non plus. Après toute la polémique qui a régné courant de la semaine passée, rien n’est encore clair quant au nombre de personnes que peut réunir la marche d’aujourd’hui. Et pis, certains craignent des débordements qui peuvent tourner au vinaigre, comme avait averti bon nombre de membres du gouvernement dont le ministre de l’Intérieur, M. Dahou Ould Kablia. Une chose est, cependant, certaine. Les rues de la capitale, comme à chaque fin de semaine, déborderont de citoyens, non pas pour manifester, mais pour être spectateurs.