“Il y a actuellement une dynamique, une effervescence, dans laquelle nous nous sommes inscrits, car notre parti estime qu’il faut rassembler pour mieux agir », telle est l’ambition affichée hier, par le Parti socialiste des travailleurs, qui a initié une rencontre-débat avec ses militants à la salle de cinéma Sierra Maestra à Alger-Centre.
Animé par son secrétaire général, M. Chawki Salhi, le meeting qui a réuni un parterre de militants, a été organisé afin de commémorer la fête du Travail, avec pour thème, les droits sociaux et acquis professionnels. Selon M. Salhi, il est plus que temps de resserrer les rangs : « Nous œuvrons à être un acteur rassembleur de la reconstitution des forces ouvrières et populaires », a-t-il dit à l’adresse de l’assistance, réclamons par là de « reconstituer la gauche et lui rendre sa force de suggestion et de revendication ».
Evoquant les grandes questions d’actualité, le syndicaliste dénoncera l’intervention des forces coalisées en Libye, expliquant que cela ne peut être que néfaste pour notre pays, « l’impérialisme est aux portes du sud algérien, de même que la généralisation des armes qu’il a générées, il faut rester vigilant et dénoncer cette situation par tous les moyens », a-t-il dit, soulignant le fait que ce 1er mai 2011 est marqué par les révolutions tunisienne, égyptienne, au Yémen et en Syrie, « l’espoir est levé pour les masses populaires, mais les agressions impérialistes imposent de définir le changement rêvé par les peuples par rapport aux projets de recolonisation des grandes puissances capitalistes », a-t-il affirmé. Pour ce qui concerne l’Algérie, M. Salhi a expliqué que « partout, les travailleurs précarisés se battent pour des emplois décents. Partout les chômeurs se révoltent pour exiger du travail, pas un travail précaire, un travail non déclaré ou un travail informel et sous-payé qui sont toujours le sort de la majorité », a-t-il tonné sous un concert d’applaudissements, ajoutant : « Nous sommes le parti des luttes, aussi, nous demandons aux citoyens de se mobiliser pour prendre leur destin en main. Ce qui nous distingue, c’est que nous pensons qu’il faut remplacer le système actuel par un système social plus équilibré, à même de protéger les travailleurs et le pouvoir d’achat », a-t-il réclamé avant de spécifier le fait que les travailleurs manquent de syndicats plus représentatifs et « combatifs ». Des syndicats qui devraient s’unir pour exiger entre autres, un relèvement du salaire minimum garanti (SNMG) à 30.000 DA et 15.000 DA d’augmentation pour tous les travailleurs, de même que la titularisation de tous les contractuels et l’interdiction des emplois « indécents » du filet social, un plan de développement national pour la prise en charge des besoins sociaux du peuple et la création d’emplois.
Allant plus loin, Chawki Salhi souhaitera que tous les militants d’obédience socialiste puissent se réunir autour d’une même bannière, celle de la gauche « parce qu’il n’est pas normal, dans un pays, de n’avoir comme choix que la droite et le centre, sans aucune représentativité forte de la gauche, comme c’est le cas actuellement », dira-t-il avant d’achever son discours par une longue tirade sur la nécessité d’instaurer un nouvel ordre basé sur « le respect des libertés d’expression, d’organisation, de manifestation et de grève ».
Amel Zemouri