Le partenariat public-privé éleé au rang depriorité : Le vieux parti apporte sa dose de politique

Le partenariat public-privé éleé au rang depriorité : Le vieux parti apporte sa dose de politique

La tenue de la rencontre FLN-Ugta-patronat au siège même du vieux parti traduit une volonté politique totalement assumée par le parti majoritaire.

Les principaux partenaires du gouvernement, l’Ugta et le patronat, sur le partenariat public-privé (PPP) et le Pacte national pour la stabilité et la croissance économique, ont trouvé dans le FLN et ces plus de 10.000 élus un soutien de taille à la mise en oeuvre d’un processus de rapprochement entre l’Etat et l’entreprise privée. Le propos du secrétaire général du FLN lors de la conférence de presse commune, à l’issue de la rencontre, ne souffre d’aucune équivoque. Djamel Ould Abbès n’a pas tourné autour du pot. Affichant la position de son parti, comme première force politique du pays, il a manifesté la pleine volonté du FLN d’accompagner le programme présidentiel qui vise à faire au pays un saut qualitatif en termes de cohésion dans l’action économique.

D’ailleurs, le premier syndicaliste du pays qui annonce défendre les intérêts des travailleurs n’était visiblement pas insensible à ce soutien qui, même attendu, était important à afficher publiquement. Accusé d’avoir pris ses distances du monde du travail et des travailleurs, le secrétaire général de l’Ugta trouve dans la proximité du parti majoritaire un démenti aux discours des «mauvaises langues» qu’il qualifie de «populistes». C’est d’ailleurs le maître-mot d’une campagne lancée par certains milieux hostiles au PPP, qui cherchent à dénigrer le procédé, sans apporter une alternative sérieuse à un rapprochement public-privé qui semble s’imposer comme la démarche «unitaire» de tout le personnel politique et économique gravitant autour du pouvoir.

La tenue de la rencontre FLN-Ugta-patronat au siège même du vieux parti apporte une symbolique assez forte et traduit une volonté politique totalement assumée par le parti majoritaire. De fait, Djamel Ould Abbès qui n’est pas du genre «aventurier», déploie un véritable et solide «parapluie politique» à une initiative qui, bien que présidentielle, a certainement besoin d’un appui clair et fort de la part de toute la famille politique au pouvoir. L’ambition du secrétaire général du FLN tient visiblement dans la mobilisation de l’ensemble des élus et adhérents du vieux parti autour d’un pacte censé impacter la vie de la nation sur plusieurs générations. Il est clair, en effet, que cette énième tentative de jeter un pont entre l’Etat et la communauté d’affaires privée pour construire un seul grand secteur économique national, semble mieux pensée, en tout cas bien mûrie à tous les niveaux.

On aura déduit cela à travers les discours des deux secrétaires généraux, du FLN et de l’Ugta, ainsi que dans celui du président du FCE, Ali Haddad lequel, faut-il le souligner, a représenté l’ensemble des organisations patronales, d’ailleurs toutes représentées par leurs chefs respectifs à la rencontre d’hier. Les trois responsables ont strictement dit la même chose, sur le PPP, la sauvegarde des grandes entreprises publiques, le soutien à l’investissement privé national et sur la nécessaire cohésion entre les entreprises publiques et privées nationales.

Il est évident que la mise en oeuvre du PPP, sur ces deux volets (ouverture du capital des sociétés publiques et réalisations d’infrastructures), se négociera entre professionnels avec des fortunes diverses, selon la pertinence et l’ambition des uns et des autres, mais il est unanimement admis que tous travailleront dans le même sens, celui de donner à l’économie nationale une nouvelle orientation où des mots comme «public» et «privé» auront de moins en moins de sens.

Le chantier est colossal. Il peut même être historique si sa mise en oeuvre traduit une ambition à la hauteur des attentes de l’Etat. Et on ne peut, raisonnablement pas, engager une entreprise d’une pareille dimension si on ne lui insuffle pas une âme. Cela passe par l’implication directe du politique dans l’ouvrage. A ce propos, le FLN n’a pas l’intention de s’arrêter à la simple rencontre d’hier. Il a l’intention de «populariser» le PPP au sein de ses élus, à travers des rencontres régionales et nationales. C’est ce qu’on peut appeler un accompagnement politique à une démarche gouvernementale.

Il est clair, enfin, que l’initiative du FLN donne de la profondeur à l’initiative de la tripartite. Il reste à voir si les autres partis de l’alliance présidentielle emboîtent le pas au FLN. Au quel cas, le PPP bénéficiera d’un «encouragement» politique tel qu’il sera peut-être très difficile à ses détracteurs de lui faire entrave.

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