PARTENARIAT – Ils ont répondu à l’invitation du Dr Chachoua, vice-P/APW Des investisseurs italiens en prospection à Bouira

PARTENARIAT – Ils ont répondu à l’invitation du Dr Chachoua, vice-P/APW Des investisseurs italiens en prospection à Bouira

Une réunion de travail s’est tenue, jeudi dernier, au siège de la wilaya de Bouira entre des investisseurs italiens et le P/APW, dans la perspective de mettre sur pied de nombreux projets de partenariat.

Le président du groupe Amitié Leader Maison Mattei (ALMM), M. Augusto Cicchinelli, représentant l’association des entreprises italo-algérienne, M. Paolo Cotardo, P-DG du groupe Italy Services, ainsi que Ali Ballalou, vice-président du Groupe Amitié Leader Maison Mattei représentant l’association des entreprises italo-algérien, ont répondu favorablement à l’invitation de M. Hamid Chachoua, vice-président de l’APW de Bouira. Ainsi, pour M. Augusto Cicchinelli, l’objectif de cette visite est de «renforcer les relations entre l’Italie et l’Algérie», en développant des partenariats : «Avec l’aide de l’APW et sa disponibilité affichée, des projets bénéfiques pour les deux parties pourront être réalisés dans le cadre d’une coopération algéro-italienne», espère M. Augusto Cicchinelli. Lors de cette réunion, a été abordée la nouvelle loi interdisant l’importation de plus de 150 produits : «De ce fait, il va y avoir une taxation très élevée sur certains produits, ce qui signifie qu’il sera impossible d’importer. Il existe beaucoup d’entreprises italiennes qui ont des marchés en Algérie ou qui veulent décrocher des marchés. Il est plus simple de convaincre les investisseurs à venir s’installer en Algérie pour produire et vendre moins chers», estime M. Augusto Cicchinelli. «Prenons l’exemple de Nutella, c’est un marché de 40 millions de personnes. Ce serait bête pour le groupe Ferrero, propriétaire de cette marque, de ne pas venir s’installer en Algérie. Il doit penser à investir ici. M. Ferrero est, d’ailleurs, un ami de M. Paolo Cotardo, présent parmi nous», soulignera le président du Groupe Amitié Leader Maison Mattei.

Produire du Nutella, Delverde et de la mozzarella en Algérie, c’est possible

«J’ai vu que la wilaya de Bouira figure parmi des zones désavantagées et avec l’ANDI, nous pouvons avoir la défiscalisation et beaucoup de bénéfices communs. Produire du Nutella ici c’est le vendre à moitié prix comparé à ce qu’il coûte maintenant et c’est juste un exemple. Idem pour Delverde, célèbre producteur de pâtes alimentaires que nous allons inviter à venir s’installer, car il ne peut plus exporter ici malgré sa forte présence sur le marché. Nous avons plusieurs investisseurs qui veulent délocaliser pour implanter leurs usines ici. Les producteurs de Mozzarella, aussi, veulent conquérir le marché algérien et ils cherchent à s’implanter, car ce produit n’existe pas en Algérie», explique M. Augusto Cicchinelli. Toutefois, le produit le plus convoité demeure l’huile d’olive et en tant qu’italien, le président du Groupe Amitié Leader Maison Mattei estime que l’Algérie produit une très bonne huile mais «il faut triturer vos olives dans les 24 ou 48 heures maximum après avoir été cueillies. Je déplore également que l’huile d’olive algérienne ne dispose pas d’emballage qui lui convienne, car une marchandise bien présentée est à moitié vendue.» Toujours dans le domaine de l’oléiculture, M. Ciccinelli déplore des déperditions de sous-produits de l’oléiculture : «Il faut récupérer les noyaux d’olives concassés qui sortent des huileries. Ces grignons sont excellents pour le chauffage. En Italie, nous les transformons en brique et 1 kg de grignon c’est l’équivalent de 180 kg de bois. Ces briques sont moins encombrantes pour les cheminées et sa combustion permet de chauffer nos maisons pendant un jour ou deux selon leurs superficies. En Italie, c’est une matière très chère et j’ai vu qu’en Algérie, les grignons finissaient dans les oueds avec tout la pollution que cela engendre. La pulpe compressée aussi est jetée alors qu’en Italie nous l’utilisons pour des produits de beauté et autres cosmétiques», dira M. Augusto.

La patate, la tomate et la grenade, des centres d’intérêts particuliers et bénéfiques

M. Augusto Cicchinelli, le Président du Groupe Amitié Leader Maison Mattei, estime que le partenariat algéro-italien peut s’exprimer sous différentes formes. «Une des premières choses que nous avons faites en arrivant en Algérie a été d’étudier le marché de la pomme de terre. Dans notre région, à la périphérie de Rome, il y a 30% de la production de la pomme de terre qui provient d’Italie. C’est un patron d’un grand consortium italien qui commercialise la pomme de terre, en passant des contrats auprès de toutes les chaines de supermarchés et d’hypermarchés pour leurs fournir des pommes de terre. Il doit leur garantir la présence de pommes de terre 12 mois sur 12, sans interruption. Le consortium doit prévoir des stocks pour honorer son contrat et il s’approvisionne en Pologne, en Grèce alors pourquoi pas en Algérie ! Aujourd’hui, ce consortium est prêt à cultiver la semence de pomme de terre en Algérie. Idem pour la tomate en conserve, l’Algérie produit des milliers de tonnes de tomates, pourquoi ne pas songer à une conserverie de grande envergure. J’ai eu une demande en Italie, d’un groupe italien qui est implanté entre Rome et Naples, qui fait la production de la grenadine. La grenade est un produit très cher et largement utilisé dans les usines pharmaceutiques et surtout dans le domaine de la cosmétique. Ce groupe m’a demandé de chercher en Algérie des partenaires pour commencer avec quelques centaines d’hectares de grenadiers. D’après notre étude, Bouira se révèle être la meilleure région qui se prête parfaitement à recevoir des projets divers et dans lesquels nous voulons participer dans le cadre de partenariat bénéfique pour nos deux pays. Nous tâcherons d’en faire une wilaya pilote dans plusieurs domaines avant d’élargir nos partenariats », dira M. Cicchinelli.

Le secteur de l’environnement ciblé par les investisseurs italiens

Dans le cadre de la préservation de l’environnement, les Italiens ont fait part de leur intention de monter en Algérie des voitures électriques et leur désir d’investir dans le recyclage de déchets, pour implanter des déchetteries industrielles, non toxiques pour les riverains. Des unités qui incinèrent les déchets et créent de l’énergie. «Pour les déchets solides, tels les grabats issus de démolition, le béton est recyclé et peut servir pour compacter des pistes avant de les revêtir en goudron. La thermo valorisation des déchets pour créer de l’énergie est également très intéressant et une entreprise italienne est prête à se déplacer tout de suite en Algérie pour un tel projet, afin de faire une expérience au niveau d’une wilaya pilote comme Bouira», souhaite M. Augusto Cicchinelli. Par ailleurs et concernant les panneaux solaires, le président du Groupe Amitié Leader Maison Mattei soulignera : «En Algérie, ce marché commence à se développer et notre ami Paolo, PDG du groupe Italy Services et aussi manager d’une grande société italienne de construction de charpente métallique, qui produit également des panneaux photovoltaïques, utilise une nouvelle technologie pour ses panneaux solaires rotatifs qui suivent les rayons du soleil durant toute la journée d’Est en Ouest, pour capturer le maximum d’énergie. L’intérêt de produire les panneaux photovoltaïque en Algérie est que cela coûte trois fois moins cher que chez nous. Si nous devons vendre ces panneaux, nous économisons à la source avec la matière première et la main d’œuvre.» Apparemment, très au fait de ce qui se passe en Algérie, l’italien soulèvera le problème des peaux de moutons qui, au lendemain de l’Aïd, sont jetés à la poubelle : «Selon nos estimations, près de 5 millions de moutons sont égorgés et leurs peaux ne sont pas exploitées dans les tanneries et elles sont très prisées en Europe. C’est vraiment dommage de voir ce manque à gagner pour l’Algérie. Pour illustrer, une peau de mouton coûte 5 euros, multipliés par 5 millions de bêtes immolées, ça fait tout de même 25 millions d’euros qui sont jetés dans la nature. Il y a vraiment beaucoup de domaines dans lesquels nous pouvons proposer des partenariats d’exception et nous allons nous organiser de manière à concrétiser rapidement plusieurs projets», souhaite le président du GALMM.

L’APW de Bouira déterminée à concrétiser les projets

Le vice-président de l’APW de Bouira, M. Chachoua, aspire réaliser une coopération entre la wilaya de Bouira qui dispose de potentialités énormes dans différents domaine et l’Italie : «Nous voulons développer par exemple des secteurs tels l’agroalimentaire, l’industrie, ou encore dans le domaine du bâtiment et nous, en tant qu’APW, notre rôle est d’accompagner ces investisseurs pour développer notre wilaya et tout le pays également. Nous apporterons notre aide dans les démarches administratives pour la concrétisation de leurs projets. Lors de la prochaine rencontre avec les entreprises italiennes, nous étudierons les perspectives de développement dans chaque secteur, pour permettre un encadrement afin d’aboutir rapidement à la réalisation des projets», rassurera-t-il à l’adresse de ses hôtes. Le vice-président de l’APW de Bouira proposera, également, la création de zones franches d’exportations : «J’ai développé un autre aspect dans le domaine de l’agriculture avec des plates-formes logistiques d’exportation des produits agricoles. J’aimerais que ce projet pilote soit installé à Bouira. Aux alentours de cette plate-forme, il y aura même des unités de transformation de produits agricoles où se feront le tri, l’emballage, le packaging, des chambres froides, la logistique et même les services de la douane pour régler sur place les procédures douanières inhérentes à l’exportation de ces produits. Un dédouanement sur site pour faciliter l’exportation via le port ou l’aéroport», souhaitera M. Chachoua. Ce dernier soulignera, également, l’importance des investissements dans les hydrocarbures : «Il serait souhaitable que l’Italie investisse à Bouira et en Algérie pour installer des raffineries, comme dans la région d’Ath Mansour, où un projet de raffinerie avait été inscrit avant d’être délocalisé à Tiaret pour des raisons que l’on ignore. Aujourd’hui, la commune d’Ath Mansour dispose de terrains, à proximité de la station de pompage de Sonatrach d’où provient tout le pétrole de Hassi Messaoud. Au lieu que l’Algérie exporte son pétrole brut avant de le racheter raffiné, il serait judicieux de penser à installer une raffinerie sur site d’autant plus que toute les commodités existent aussi bien le réseau de chemin de fer que l’autoroute. En plus, les 15 puits de pétrole en activité d’Oued Guetrini, dans la commune de Dirah au sud du chef-lieu de wilaya, produisent 165 barils par jour, soit près de 200 millions de dinars par jour», soulèvera-t-il avant que M. Augusto Cicchinelli ne lui réplique : «Je n’ai jamais compris pourquoi un pays producteur de pétrole exporte vers l’Italie qui fait le raffinement en procédant à l’extraction de goudron que l’on exporte par la suite avec des chambres chaudes en Algérie pour refaire les routes.» En fin de réunion, il a été convenu que les investisseurs sectorisent leurs projets «préalables pour aller directement à leurs concrétisations», tandis que les Italiens ont souligné «l’impératif de minimiser la bureaucratie» pour des investissements durables au profit des deux pays.

Hafidh Bessaoudi