Parricide : un phénomène qui prend de l’ampleur

Parricide : un phénomène qui prend de l’ampleur

La loi est pourtant sévère. Les actes contre ascendants sont passibles de prison. Même si les peines sont de 5 ans à la prison à vie, les tribunaux sont submergés de plaintes et d’affaires de violence contre les parents.

Le phénomène prend une allure telle que les services de sécurité ne comprennent pas les vraies raisons qui poussent des enfants à commettre l’irréparable contre leurs parents.



L’âge des agresseurs et des criminels n’est pas limité. Sur les 263 individus arrêtés et présentés devant les tribunaux en quelques mois, pas moins de 9 mineurs sont directement impliqués dans des actes de violence et de meurtres prémédités commis sur leurs père et mère, mais aussi et souvent, sur leurs aînés et aînesses.

Si la drogue et les psychotropes, mais aussi les raisons pécuniaires, sont les facteurs majeurs qui poussent certaines catégories d’agresseurs à perpétrer ces actes abjects, il est clair que le chômage demeure une raison principale qui conduit des enfants à violer la pudeur de leurs parents qui, dans la majorité des cas, n’ont d’autres choix que de recourir à la justice. La déraison des criminels bat son comble au point où les mêmes services tirent la sonnette d’alarme. Pourtant, la loi est claire, et souvent les parents ignorent les termes du code pénal ou ferment les yeux jusqu’à ce que le pire se produise.

L’article 267 du code pénal punit de 5 à 10 ans toute personne ayant accompli un acte de violence sur ascendant si celui-ci ne bénéficie pas d’un arrêt de travail ou d’une quelconque infirmité physique. Dans le cas contraire, si la victime se fait délivrer un certificat médical attestant un quelconque handicap, le bourreau écopera entre 10 et 20 ans de prison ferme.

Le cas extrême, si le CBV (coups et blessures volontaires) conduit à la mort du sujet, la justice prononcera alors un verdict plus sévère, à savoir la prison à vie pour le coupable. Selon une récente étude comparative réalisée par la Gendarmerie nationale, pas moins de 212 cas de violence contre ascendants ont été perpétrés durant les huit premiers mois de l’année en cours, impliquant 223 personnes, dont 115 placées sous mandat de dépôt.

Selon le même document, 209 victimes ont été recensées, dont 104 femmes, généralement des mamans n’ayant rien à offrir à leurs enfants. Les besoins pécuniaires sont la raison principale de ces actes impardonnables, sachant que 80% des coupables sont âgés de 18 à 30. Une courbe, certes en baisse, mais qui inquiète la société algérienne car, au fait, ce ne sont pas tous les actes qui sont portés devant les tribunaux. Pis encore, toutes les wilayas du pays sont touchées par ce fléau.

À titre illustratif, précise cette étude, 251 crimes ont été enregistrés durant la même période de l’année 2009. Sétif (29 cas), Béjaïa (18 cas), Oran (17 cas), Mila (16), Batna (14), Mostaganem (12), Bouira, Alger, Sidi Bel-Abbès, M’sila (10 cas dans chacune de ces wilayas), sont les dix régions d’Algérie qui détiennent le record de ces actes vils condamnables à plus d’un titre. Les entretiens des gendarmes avec les auteurs de ces actes font ressortir que les parents (père et mère) ne sont pas à l’abri de telles violences de la part de leur progéniture et que, selon le bilan établi en 2010, ce sont 105 pères et 104 mères qui ont fait les frais de ces actes injustifiables.

La même étude montre également l’impact de ces actes qui butent sur des conflits familiaux et sur des drames sociaux (alcoolisme, toxicomanie, divorce, fugues, dégradations des biens, suicides, etc.).