les deux chambres du Parlement ont clôturé, jeudi dernier, leur session de printemps à l’issue de la traditionnelle double cérémonie au Sénat et à l’Assemblée. Une session qui, comme toutes les précédentes depuis 2007, affiche un bilan tristement maigre.
«Inertie et soumission » tranche, d’ailleurs, le groupe parlementaire du RCD dans un communiqué rendu public jeudi, à l’occasion de cette clôture. Et l’on n’est pas vraiment loin de ce cinglant constat !
L’APN, notamment, issue des élections de 2007 est, sans conteste, la plus faible, la moins agressive de toute l’histoire du Parlement algérien. Dominée outrageusement par les partis de l’Alliance présidentielle, cette Assemblée renferme quelques cas insolites.
Un PT (Parti des travailleurs) qui se proclame de l’opposition mais qui fait de l’opposition non pas au gouvernement mais à … l’APN elle-même ! Allié de l’Alliance présidentielle, le PT soutient tout ce qui émane de l’exécutif, soutient Bouteflika et tout ce qu’il fait et ne réclame depuis trois ans qu’une seule chose : des législatives anticipées.
A côté de lui, un FNA qui a du mal à se fixer une ligne politique. Est-il un parti anti ou pro-pouvoir ? Son projet de société repose sur quels types de propositions ou d’idées ?
C’est tellement difficile à cerner s’agissant d’un groupe parlementaire qui n’arrive toujours pas à sécréter des leaders et un discours politique à même de lui donner une identité. L’autre cas qui sort de l’ordinaire, celui du groupe du parti majoritaire, le FLN. Un groupe dont le seul fait notable pour le moment est cette fronde publique contre la direction nationale du parti.
Non pas au sujet d’un quelconque projet de loi ou pour contester quelque démarche politique que ce soit mais tout juste à propos des postes tant convoités au sein des structures de l’Assemblée. Parmi les trois partis de l’Alliance, seul le RND du Premier ministre peut se prévaloir d’une cohérence et d’une cohésion infaillible pour le moment.
Ses représentants au sein des structures de l’APN ont été désignés sans le moindre bruit et c’est d’ailleurs le seul groupe parlementaire qui n’a enregistré aucune démission pour le moment. «Même du temps du parti unique, on était plus offensif à l’Assemblée que les députés de l’actuelle législation », regrette un cacique du FLN qui a cumulé plusieurs mandats depuis l’ère Rabah Bitat. Dans l’actuelle Assemblée, seul le RCD de Saïd Sadi fait de l’opposition.
«La session de printemps 2010 s’achève et les missions parlementaires attendues de l’institution mises au placard. Jamais une Assemblée, censée prendre en charge les préoccupations citoyennes en assumant ses prérogatives, n’a jeté autant le discrédit sur son rôle tant la soumission a provoqué une panne systématique», écrit par exemple à juste titre le président du groupe parlementaire du RCD, le député de Béjaïa Athmane Maâzouz.
Difficile de contester un tel constat pour une Assemblée qui part en vacances avec un bilan squelettique : quatre lois votées, une cascade de questions orales le plus souvent d’aucun intérêt national et, comble des combles pour un législateur, une proposition de loi, œuvre de 120 députés, rejetée pour… vice de forme !
K. A.