Parkings sauvages dans la capitale Les gardiens autoproclamés maîtres des lieux

Parkings sauvages dans la capitale Les gardiens autoproclamés maîtres des lieux

Les gardiens des parkings sauvages s’accrochent toujours. Leur présence est visible notamment dans les quartiers de la capitale qui ont fait l’objet d’une vaste tentative d’assainissement de ce phénomène, il y a près d’un mois, a-t-on constaté sur place. Ces derniers continuent d’imposer leur diktat, ils ont même doublé les tarifs.

Il y a près d’un mois, des policiers ont mené des descentes ayant conduit à l’éradication d’une dizaine de parkings anarchiques et l’interpellation d’une centaine de gardiens. Ces derniers, déférés devant la justice, ont été avertis de sanctions sévères qu’ils encourraient s’ils persistaient dans cette activité non réglementée. Cette opération a suscité la satisfaction des automobilistes « libérés » du diktat des parkingueurs, mais à leur grande surprise, les gardiens ont repris leur activité notamment dans leurs anciens espaces. « Les parkingueurs sont revenus parce qu’il n’y a pas un travail de contrôle permanent, ni de suivi sur le terrain. Il faut que les autorités sévissent jusqu’à l’éradication totale de ce phénomène », ont soutenu des citoyens interrogés sur ce phénomène.

Hausse de la tarification

Du côté des voûtes, en contrebas du boulevard du front de mer, le même scénario se répète. Ahlem, employée de bureau, s’estime heureuse d’avoir de bons liens avec le gardien des lieux. « Je paie 70 DA pour le stationnement de mon véhicule pour une demi-journée. On n’a pas vraiment le choix, on a une part de responsabilité dans l’évolution de ce fléau mais je ne peux pas refuser de payer, sinon les gardiens n’hésiteront pas à saccager mon véhicule ou à m’agresser », dit-elle. Une situation qui révolte cette avocate. « Les parkings sauvages sont situés à proximité du siège de la sûreté de daïra de Sidi M’hamed. J’habite à Bouzaréah et le parking n’est pas loin du parc de l’APC et le siège de la Brigade mobile de la police judiciaire. Les parkingueurs défient l’autorité et la loi. Ils n’ont peur de rien et ils profitent du relâchement des autorités », estime-t-elle.

LG Algérie

Dans les différents quartiers de La Casbah à proximité du café « Tabagou », au marché couvert de la rue Debbih-Cherif ou au niveau de la rue Arbadji, les squatteurs ont repris place 24 heures après les descentes policières. Même topo au quartier « Cadix ». « Pourtant des agents de l’ordre sont à quelques mètres seulement. Pourquoi n’interviennent-ils pas ? », s’interrogent certains riverains. « Les habitants des cités ne trouvent plus où stationner leurs véhicules. Même les cours des immeubles ont été squattées. En cas de réclamation ou de riposte, les gardiens te brandissent des gourdins », regrette Meziane, cadre habitant aux Groupes à la place du 1er -Mai. Les impasses ont été également squattées et aménagées en parking notamment à Belouizdad , a-t-on constaté. A El Madania, des parkingueurs affichent ostensiblement des gourdins. « Je travaille, je n’ai commis aucun délit, je ne vole pas et je ne vends pas de la drogue », réplique violemment un jeune repris de justice au niveau d’un parking sauvage à proximité de Riadh El Feth à El Madania. « La prison ne me fait pas peur », nous lance-t-il en réponse à notre question, alors que son collègue affirme que les gens sont satisfaits. « On leur rend service. »

Des espaces publics « partagés »

Une recette quotidienne de plus de 5.000 DA

Règlement du stationnement dans la capitale, le défi de Zoukh

Pour sa part, le P/APC d’Alger-Centre, Abdehakim Bettache, affirme que la situation est maîtrisée dans sa commune. « Des parkings anarchiques ont été légalisés ainsi que les gardiens de ces espaces. » S’agissant du parcmètre, il a signalé qu’il a été mis en œuvre au niveau de la rue Larbi Ben M’hidi, soulignant que l’initiative sera élargie à d’autres rues notamment au Télemly. Cette initiative a suscité un grand soulagement parmi les citoyens. Les tarifs sont de 30 DA l’heure.

Pour plusieurs observateurs, la problématique du stationnement des véhicules au niveau de la capitale nécessite une réelle étude, pour élaborer un bon plan de circulation efficace. Face aux véhicules qui stationnent sur les trottoirs, la ville enregistre une véritable anarchie. La mise en place d’une politique de stationnement incitative s’impose. Pour Mohamed, un cadre de l’Etat, « le stationnement est un levier important de la mise en œuvre de toute politique des déplacements. Donc, il faut penser à une politique efficace de stationnement et de gestion des parkings », plaide-t-il.