Parkings sauvages à Bouira,Le nid de tous les vices

Parkings sauvages à Bouira,Le nid de tous les vices

Les rues sont devenues la propriété de bandes organisées qui imposent leur diktat à la force du bâton, du couteau…

C’est la question que se pose le citoyen après la disparition des marchés informels…

Au regard de la réussite qui aura suivi l’éradication des marchés informels, nombreux sont les citoyens qui se demandent pourquoi l’Etat ne s’attaque pas à un autre phénomène nuisible en l’occurrence les parkings sauvages. Les rues depuis un moment sont devenues, conséquemment au laxisme qui aura succédé à la décennie noire et son lot d’insécurité, la propriété de bandes organisées qui imposent leur diktat à la force du bâton, du couteau… le citoyen ne peut plus garer son véhicule sans être interpellé par des jeunes qui se sont autoproclamés gardiens des lieux sous le regard parfois complaisant d’agents de lordre public. Les plus vulnérables restent les femmes au volant où ceux qui sont en famille auxquels ces surveillants commis d’office exigent 50 DA comme minimum à débourser. Le refus de se soumettre à cette exigence est alors synonyme d’un risque de voir son véhicule saccagé, ou vidé de son contenu. Des «macs» connus pour leurs casiers judiciaires pas très propres, recrutent des mineurs auxquels ils assurent la sécurité pendant les heures de travail. La «caisse» est partagée entre l’«employeur» et ces jeunes qui, souvent, viennent des villages situés aux alentours des grandes agglomérations. En plus de l’illégalité de la fonction, ces jeunes mineurs sont victimes de ce qui s’apparente à un esclavage moderne. 7 jours sur 7 et quelle que soit la météo, ils guettent les voitures qui marquent un arrêt pour courir demander de l’argent. Les lieux les plus prisés restent ceux situés aux abords des cabinets médicaux, des bazars et surtout autour du marché des fruits et légumes où la clientèle est la plus importante. Devant ce laisser-aller, le phénomène a pris des proportions alarmantes, puisque au chef-lieu de wilaya il n’y a plus un coin où les automobilistes peuvent s’arrêter sans mettre la main à la poche. L’Etat qui reste le premier garant de la sécurité des biens et des personnes, doit réagir surtout que l’appât de l’argent facilement gagné influence sur la scolarité des adolescents qui s’empressent de quitter l’école pour aller «travailler». En plus de devenir gardiens d’un parking, les jeunes infiltrent le secteur du commerce par une petite table à cigarettes qui ne tardera point à devenir un point de ravitaillement des dealers. La démission des parents aggrave la situation, même si les services de la sécurité de wilaya de Bouira ne ménagent aucun effort pour contrecarrer ces fléaux nuisibles. Les bilans de la police démontrent la gravité de la situation. Confrontés à la violence de la rue, le jeune saute dans le néant, et ce bond peut être propice pour basculer dans le grand banditisme surtout que des réseaux dormants guettent cette opportunité. Parmi les terroristes actifs, un bon nombre est inconnu des services et vient de ces filières. Les statistiques montrent que plus de 80% des jeunes qui ont des démêlés avec la justice sont passés par ces emplois transitoires. Après le parking, ce sont les stupéfiants, les casses, les crimes et c’est la décente irrémédiable aux enfers. Le commerce informel représente une perte sèche en fiscalité pour le Trésor public.