Je suis devenu sourd à cause d’une agression de gardiens de parking, après avoir reçu des coups partout et le plus fatal était à l’oreille gauche. Il m’a déchiré le tympan. Tout cela, parce que j’ai refusé de payer, deux fois, ma place », raconte, Omar, victime d’une injustice, dans un parking anarchique. La scène s’est déroulée au parking de Mohammedia, commune d’El- Harrach (Alger).
En fait, ce père de famille avait garé sa voiture pour faire des courses. Au moment de son départ, il a été interpellé par un gardien de parking lui demandant de payer sa place. Pourtant, il a tenu à s’acquitter de la somme exigée auprès de l’un des gardiens. En refusant de payer à nouveau, une altercation éclate et il s’en sort l’oreille blessée.
Des scènes pareilles sont courantes à travers le pays. Les automobilistes ont, chaque jour que Dieu fait, affaire à des voyous qui s’érigent en gardiens des lieux, sans pour autant donner la moinde garantie quant à la sécurité du véhicule. Malgré les efforts déployés par les autorités pour éradiquer les parkings anarchiques, le phénomène ne cesse de progresser et de prendre de l’ampleur en créant, encombrement et nuisance. Il a dépassé tout entendement, et devenu un casse-tête, qui est désagréable à voir et nuit à la bonne circulation notamment sur la chaussée. De nombreuses rues d’Alger- Centre ont été squattées par des jeunes, créant des jobs a leur manières.
Ces jeunes sont obligés d’affronter le métier et ses risques. L’essentiel pour eux, est de gagner leur pain. « Moi, je suis orphelin, je ne m’attends pas à ce qu’une personne vienne me tendre la main, je me débrouille tout seul », dit un gardien adolescent du parking à Didouche Mourad. Par contre, d’autres gardiens de parkings sont des voyous et des agresseurs de nature, qui profitent de ce » métier » pour baratiner des pauvres malheureux et en faire un gain facile.
Un créneau, certes illégal, mais lucratif et juteux pou eux. Dès qu’un automobiliste gare sa voiture, il est interpellé par un jeune avec un air menaçant, lui annonçant dans la foulée, le prix qui varie selon l’endroit et l’horaire, atteignant parfois la somme de 150 DA.
A la merci des bourreaux
Les automobilistes sont unanimes, stationner à Alger est loin d’être une partie de plaisir. Le manque de parkings met les neurones à rude épreuve. Dans certains endroits où sont concentrés les services administratifs, c’est carrément l’enfer. « On a pas le choix, on est tout le temps pressé, il n’y a pas d’endroit légal ni espace pour stationner, et c’est ça le pays, chacun impose sa loi » dit un cadre d’une banque, qui vient de garer sa voiture à proximité de la rue de Laarbi Ben Mhidi.
On a constaté que la plupart des rues et ruelles d’Alger-Centre connaissent le même scénario : embouteillage, harcèlement et d’autres comportements indécents. Dès les premières heures, cette situation n’est pas sans soulever l’ire et l’indignation des automobilistes, souvent obligés de mettre la main à la poche pour éviter d’entrer en conflit avec ces « personnes », qui ne cessent jamais de leur empoisonner la vie.
« C’est scandaleux. Partout où vous stationnez votre voiture même pour acheter une baguette de pain, des jeunes vous interpellent pour vous faire comprendre qu’il s’agit d’un parking payant », s’indigne un employé de l’Education nationale. Les parkings anarchiques sont des endroits d’insécurité, de conflits quotidiens et d’agressions.
Absence de l’Etat
Des témoignages d’automobilistes font ressortir une réalité, parfois incroyable, quant aux pratiques et dépassement enregistrés dans les parkings à travers les grandes villes du pays. En l’absence des autorités publiques, qui ont abandonné ces espaces à des groupes de voyous, de simples citoyens se retrouvent livrés à eux-mêmes, ne sachant souvent à quel saint se vouer.
« À qui s’adresser dans ce cas là, il n’y a pas un état de droit, on constate que ces agressions se multiplient de jour en jour, en plus, on débourse plus de 1 000 DA par jour, rien que pour le parking « , réclame un passant, qui a assisté une victime, qui a failli être lynchée par un gardien de parking en plein centre de la capitale. A cela, s’ajoute les risques de vol des voitures garées, vol d’accessoires ou des rayures au véhicule qui coûteront des dépenses supplémentaires.
Les statistiques révèlent aujourd’hui, que plus de 1 000 voitures ont été volées à Alger, durant les trois dernières années, selon les services de sécurité. Le vol de ces dernières a eu lieu dans des endroits non sécurisés ou des parkings non gardés et anarchiques. Les mêmes informations font ressortir également que plus de 550 personnes activant dans des structures administratives ont été impliquées dans le trafic de documents administratifs, en l’occurrence des cartes grises. Les personnes véhiculées vivent ainsi un stress quotidien dans leur recherche d’un endroit où pouvoir garer leurs véhicules.
Et la solution, est de construire de nouveau parkings aussi bien à Alger, que dans toutes les grandes villes et agglomérations. Afin d’alléger ce problème, Amar Ghoul, lors d’une visite effectuée à Alger, a inspecté le parking à étages situé à El-Biar d’une capacité de 730 places, à 7 niveaux et qui dispose d’un sous-sol, d’une gare routière et d’une cafétéria. Une enveloppe de 1,5 milliard de dinars a été débloquée pour la réalisation de ce parking. « Les parkings à étages sont destinés à résoudre le problème du stationnement à Alger.
Une infrastructure jugée indispensable pour réguler le flux de circulation devenu de plus en plus intense au niveau du tissu urbain de la capitale », a indiqué le ministre. A cet effet, une commission chargée du recensement de ces espaces vient d’être mise en place par le ministère des Transports, afin de résoudre le problème de stationnement dans l’ordre de la politique du département du ministère des Transports.
O. M.