Paris veut en finir avec les dossiers qui bloquent

Paris veut en finir avec les dossiers qui bloquent
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C’est au lendemain de l’anniversaire des massacres du 17 octobre 1961 qu’intervient la visite en Algérie de la ministre française de la Justice,Michèle Alliot-Marie.

Cette visite de deux jours, sera l’occasion de faire le point sur bien des dossiers qui restent en suspens entre Alger et Paris. Selon un communiqué du ministère algérien de la Justice, cette visite portera sur «l’évaluation de la coopération juridique et judiciaire et les possibilités de son développement et son élargissement» ainsi que «le renforcement des relations bilatérales entre les deux pays». Michèle Alliot-Marie devrait rencontrer le ministre de la Justice Tayeb Belaiz et une conférence de presse a été programmée pour aujourd’hui

. La représentante de l’Elysée est imprégnée des dessous des relations algéro-françaises caractérisées par une tension qui dure depuis plusieurs mois. Bien que l’affaire Mohamed Ziane Hasseni, arrêté en France dans le cadre de l’enquête sur l’assassinat du militant du FFS Ali Mecili, ait connu son épilogue avec la relaxe de ce diplomate algérien, d’autres dossiers restent, néanmoins, d’actualité.

A citer notamment, l’accord de 1968 sur la circulation des personnes. La France, par la voix de la ministre de la Justice déclare que l’Elysée est «prêt à des avancées» expliquant que «le droit commun a tellement progressé, que, sur certains points, le droit applicable aux Algériens qui devrait être plus avantageux, est en réalité moins favorable». Ainsi, elle dira souhaiter que «l’Algérie continue de bénéficier d’un régime spécial plus favorable». Toutefois, la France, ajoute-t-elle, attend «une véritable réciprocité entre le régime applicable aux citoyens algériens en France et celui applicable aux citoyens français en Algérie».

LG Algérie

La conception de la solution sur ce point divise les deux parties et les tiraillements, à ce sujet, durent depuis plusieurs mois. Cependant, les points de discorde sont encore plus profonds. Faut-il rappeler que le projet de loi sur la criminalisation du colonialisme français reste toujours de mise, bien qu’il se trouve bloqué au niveau de l’APN. Ce projet de loi a soulevé un tollé en France et a mobilisé les politiques et mouvements associatifs en Algérie. Par ailleurs, force est de relever la volonté manifestée par le gouvernement français de calmer le jeu. Ce qui a été traduit par les visites effectuées dernièrement par Anne-Marie Idrac, secrétaire d’Etat chargée du commerce extérieur, la visite de Claude Guéant, secrétaire général de l’Elysée ainsi que d’autres ex- hauts responsables. Faut-il noter également la désignation par Nicolas Sarkozy de Jean-Pierre Raffarin en qualité de «Monsieur Algérie», chargé de la coopération économique et du développement de l’investissement entre les deux pays. Ce qui exprime la volonté de la France de préserver ses intérêts économiques en Algérie, d’autant que la concurrence s’annonce rude avec de nouveaux partenaires, arabes, asiatiques et européens, en quête de projets dans le cadre du quinquennat en cours.

Toutefois, la crispation que connaissent les relations bilatérales ne devrait pas être dépassée sans que la situation sécuritaire dans le Sahel ne soit abordée. Alger, sur ce point, est en désaccord avec Paris.

Par Aomar F.