Paris SG-Marseille : peur sur la ville

Paris SG-Marseille : peur sur la ville

Les retrouvailles entre le PSG et l’OM dimanche au Parc des Princes sentent le soufre, quatre mois après les graves incidents sur venus à Marseille entre les suppor teurs des deux clubs, et des af frontements sont redoutés avant, pendant et après une rencontre classée à « risques ».

L es fans de l’OM, mécontents desmesures de sécurité dont ils font l’objet (fouilles, escorte policière, vente de billets nominatifs), font planer le doute sur leur venue à Paris et ne prendront une décision définitive que samedi.

Mais la menace est bien réelle, les principales associations de supporteurs (Ultras, Winners, Yankees) ont réservé vendredi les bus avec lesquels elles comptent se rendre dans la capitale, mais ne sont pas certaines de faire le déplacement. « Nous serons solidaires, sans aucun doute.

S’ils n’y vont pas, je n’y serai pas non plus », a déclaré vendredi soir le président Jean-Claude Dassier. Au-delà de la rivalité et de la haine traditionnelle que se vouent Parisiens et Marseillais, ce sont les évènements du 25 octobre près du Vieux Port qui cristallisent les rancoeurs et ont ravivé un climat de tension.

Ce jour-là, le report de la rencontre en raison de trois cas de grippe H1N1 au sein de l’effectif parisien avait donné lieu à un déferlement de violences dans le centre de Marseille entre fans des deux équipes et les forces de l’ordre.

Résultat: une dizaine de blessés et deux images terribles, celles d’un Parisien renversé par une voiture et d’un autre, roué de coups à terre. Les ultras du PSG sont donc particulièrement remontés et bien décidés à en découdre avec leurs ennemis historiques.

Une volonté de représailles exacerbée par la décision de la Préfecture de Police d’allouer 1500 places aux supporteurs marseillais contre 1000 à leurs homologues parisiens à l’aller. Le dispositif sécuritaire est à la mesure du danger: 1000 à 1500 policiers et gendarmes, 750 stadiers.

« Il y a un très fort sentiment de vengeance car après les évènements du match aller, les pouvoirs publics n’ont rien fait. Plus que des messages, on veut en découdre.

Cela restera une bagarre de stade mais nous ne sommes pas à l’abri d’un évènement fâcheux car à Paris aussi il y a des fous », indique une source proche des ultras d’Auteuil. La proximité de cette tribune avec celle occupée par les Marseillais fait craindre des violences au cours de la rencontre.

Malgré la présence d’un cordon permanent pour éviter tout contact, les membres d’Auteuil n’excluent pas des jets « à tirs tendus » de fumigènes.

Dès mardi, le préfet des Bouches-duRhône Michel Sappin avait ainsi évoqué un « réel danger », le préfet de police Philippe Klayman précisant de son côté que des « embuscades » et des « agressions physiques » étaient également possibles sur le trajet des supporteurs marseillais. Plus globalement, « le climat n’a jamais été aussi lourd », selon une source policière.

Pour les policiers, une autre menace réside dans un possible contournement du dispositif de vente de billets mis en place pour les supporteurs marseillais.

Certaines pré-réservations, notamment de la part de fans résidant en province, pourraient conduire à des échanges de billets de main à main lors d’arrêts au péage ou en gare de Lyon en vue de revente au marché noir. Habituellement, quelques centaines de billets revendus devant le Parc des Princes permettent ainsi de renflouer les caisses des groupes de supporteurs, selon une source policière.

Danger supplémentaire: la fracture béante entre les tribunes Auteuil et Boulogne qui n’est pas faite pour apaiser les esprits. « Dans le pire scénario, qui n’est pas exclu, Auteuil et Boulogne, venus en nombre, pourraient s’affronter s’ils ne parviennent pas à le faire avec les Marseillais.

On a rarement senti autant de frustration, de rage et d’excitation avant un PSG-OM », indique-t-on du côté d’Auteuil.