L’Algérie a reçu en 48 heures trois ministres des affaires étrangères, celui du Portugal, de la Grande-Bretagne et de l’Espagne, en attendant de recevoir le président malien Toumani Touré, et le nigérien Mamadou Issoufou. En plus des relations bilatérales, la situation dans la région et les répercussions de la crise libyenne ont été au centre des rencontres.
La guerre en Libye n’est pas encore achevée et le bruit des coups de feu ne se sont pas calmés dans les rues de Tripoli et ses environs, que les répercussions de ce contre quoi l’Algérie avait mis en garde, après l’offensive de l’Otan sur Kadhafi, commencent à jaillir sur les pays voisins. Et à l’heure ou la France est occupée à conclure les marchés de reconstruction de la Libyen, qui était le but de son invasion, pour preuve la demande hier de son ministre de la défense, Gérard Longuet, que son pays soit « le principal partenaire » dans tous les domaines de la Libye, le représentant onusien pour la région de l’Afrique de l’ouest est intervenu pour mettre en garde contre la possibilité pour la région du sahel de passer par une longue phase d’instabilité si ceux qui sont revenus de la guerre en Libye au Mali dans 600 4×4 avec leurs armes et matériels ne sont pas pris en charge. Les chiffres indiquent ue l’accord signé en Libye, entre le gouvernement malien et les rebelles touaregs prévoyait que Kadhafi intègre pas moins de 15 000 soldats targuis maliens dans ses katibates, et qui sont aujourd’hui obligés de retourner au nord du Mali après la chute du régime du colonel, et dont 1000 sont déjà rentrés ces derniers jours. Le grand bénéficiaire de cette nouvelle situation issue de la guerre en Libye, est l’organisation d’Al-Qaida qui a eu l’opportunité d’intégrer dans ses rangs des soldats prêts à se battre. Des sources locales ont rapporté que les éléments d’Abou Zeid ont exploité le retour des combattants pour mener des opérations de vols des armes des nouveaux arrivants dans la région. Selon les informations sur le terrain, les moyens financiers et militaires des pays du sahel, que ce soit le Mali, le Niger ou la Mauritanie ne lui permettent de rien faire, à l’exception de l’Algérie qui possède des institutions militaire, administrative et logistique pour faire face à l’anarchie après la chute du régime libyen. Mais au moment ou Sarkozy a fêté la victoire militaire sur le régime de Kadhafi, l’Algérie a débloqué 9.7 milliards de dollars comme budget pour la défense pour l’année 2012, soit une augmentation de deux milliards de dollars par rapport au budget de l’année 2011, et ce pour faire face aux répercussions de la guerre en Libye et pour sécuriser les frontières nationales contre les trafiquants d’armes. Et dans l’attente de connaitre les demandes des présidents malien et nigérien lors de leur visite en Algérie dans les prochains jours, les ministres des affaires étrangères britannique, espagnol et portugais se sont contentés d’exprimer des souhaits de coopérer avec l’Algérie dans le domaine de la lutte antiterroriste, de manière plus importante, afin de bénéficier de son expérience dans ce domaine, mais aucun d’entre eux n’a mis la main à la poche pour contribuer à la stabilité dans la région du sahel, et résoudre les problèmes des habitants pour empêcher qu’ils ne soient exploités par Al-Qaida. Au contraire, et alors que l’Algérie supporte seule le coût de l’intevention militaire de l’Otan en Libye, Paris négocie avec l’organisation d’Al-Qaida sur le montant de la rançon pour la libération de ses otages, qui seront naturellement de l’argent que pille la société « Areva » dans les mines d’uranium au Niger.