Paris : les œuvres d’une algérienne présentes au “MENART FAIR 2022”

Paris : les œuvres d’une algérienne présentes au “MENART FAIR 2022”

Après un vif succès remporté l’année dernière lors de sa première édition, MENART FAIR est de retour dans la capitale parisienne en France pour présenter la crème de la création contemporaine et moderne issue du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord. Plusieurs galeries ont ainsi répondu présentes à cette initiative artistique particulièrement prometteuse, qui valorise les trésors, la créativité et l’originalité des œuvres du ME.NA (Middle East and North Africa).

Inédite dans les pays occidentaux, la foire, jeune et confidentielle, présente une sélection pointue de différents artistes actuels et contemporains, dont la plupart sont déjà reconnus dans leurs pays respectifs. Révélant une scène dynamique et investie, la foire se tient du 19 au 22 mai 2022.

Cette foire internationale consacrée aux artistes du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord propose au public, aux amateurs et aux professionnels avisés, près de deux cent cinquante œuvres réalisées par quatre-vingt-dix-huit artistes et représentées par dix-huit galeries issues de douze pays, en mettant l’accent notamment sur la modernité.

Cette année, trois galeries présentent la célèbre artiste algérienne Baya Mahieddine, à savoir la galerie Ayn (France), la galerie El-Marsa (Tunisie-Émirats arabes unis) et la galerie Le Violon bleu (Tunisie). « Découverte en 1947 par André Breton, Baya, qui est passée par l’atelier de Picasso, est vraiment une grande artiste », raconte Laure d’Hauteville, une passionnée des arts de la région Mena et fondatrice en 2010 de la Beirut Art Fair lors de son entretien avec le média ARAB NEWS.

Les œuvres de cette artiste, qui sont devenues emblématiques pour les arts modernes et contemporains, étaient déjà présentes lors de la première édition du MENART FAIR organisé également le mois de mai 2021.

Baya Mahieddine, l’artiste qui a inspiré Picasso et Matisse

Fatma Haddad, celle qu’on connaît aujourd’hui sous le nom de Baya, a vu le jour le 12 décembre 1931 au Fort-de-l’Eau ( actuel Bordj el Kiffan ) non loin d’Alger, pendant la période coloniale. Devenue orpheline dès l’âge de 5 ans, la fillette est prise en charge et élevée par sa grand-mère, ouvrière dans une exploitation horticole. Artiste dans l’âme, Baya dessine et confectionne des modelages en argile. À 16 ans, le galeriste et collectionneur français Aimé Maeght la découvre à Alger. Ses peintures très colorées le persuadent de son talent comme de sa sensibilité artistique.

Les peintures de Baya présentées en 1947 à l’Exposition internationale du surréalisme à Paris, suite à l’initiative d’Aimé Maeght aux côtés d’André Breton,  charme immédiatement le milieu artistique, particulièrement Pablo Picasso mais aussi Henri Matisse, avec lesquels elle collabore par la suite au sein du légendaire atelier de poterie de Madoura à Vallauris.

Huit ans après, elle inspire Picasso dans sa série de quinze tableaux intitulée « Femmes d’Alger » aux côtés de Djamila Boupacha.