Les Algériens qui veulent se rendre dans l’espace européen auront prochainement des difficultés à circuler librement entre les Etats Schengen.
Outre le durcissement des conditions d’obtention du visa et le renforcement des procédures d’expulsion, la France et l’Italie viennent de formuler une proposition à l’Union européenne pour rétablir temporairement le contrôle aux frontières intérieures, et par ricochet, limiter la circulation des immigrés, maghrébins notamment, dans l’espace Schengen.
Si l’UE venait de modifier le traité de libre circulation de Schengen, comme cela a été exigé par Rome et Paris, les Algériens doivent justifier de ressources financières suffisantes, en plus d’un visa ou autorisation de séjour dans l’un des États membres. En fait, les Algériens sont indirectement victimes du vent de contestation qui souffle sur le monde arabe et l’afflux migratoire qui en résulte. En effet, la France et l’Italie ont appelé hier à modifier le traité de libre circulation de Schengen pour faire face à l’afflux de migrants nord-africains en Europe, source de tension entre les deux pays. Et c’est la déferlante d’immigrants sur le sud de l’Europe, accentuée ces derniers temps par la situation d’instabilité prévalant notamment en Tunisie et en Libye, qui a poussé la France et l’Italie à réclamer les modifications du traité de libre circulation de Schengen. Les deux pays ont décidé d’envoyer une correspondance au président de la Commission européenne, Barroso, dans laquelle ils demandaient une réforme des accords de Schengen sur la circulation des personnes dans les 23 pays membres. Paris et Rome veulent «examiner la possibilité de rétablir temporairement le contrôle aux frontières intérieures». «Dans des circonstances exceptionnelles, nous croyons tous les deux qu’il doit y avoir des modifications au traité de Schengen sur lesquelles nous avons décidé de travailler ensemble», a convenu le président du Conseil transalpin, soulignant «la nécessité d’une plus grande collaboration» des autres pays européens avec les pays de la rive sud de l’UE. Ces pays «ne peuvent être laissés seuls lors de grande crise migratoire», a-t-il soutenu. L’Italie, premier point de passage pour les immigrés en provenance d’Afrique du Nord, a décidé d’octroyer des permis de séjour de six mois à ces immigrés pour qu’ils puissent rejoindre «amis et parents» en France et ailleurs. Une décision mal vécue par Paris, qui a décidé, le 17 avril, de bloquer à la frontière italienne un convoi de migrants tunisiens, accompagnés de militants français et italiens. «Pour circuler dans l’espace Schengen, il ne suffit pas d’avoir une autorisation de séjour dans l’un des États membres, encore faut-il avoir des documents d’identité et, surtout, justifier de ressources», avait prévenu récemment le ministre français de l’Intérieur.
Par Hocine Larab