Alors que le contexte demeure au beau fixe depuis l’investiture de François Hollande entre Alger et Paris une autre affaire diplomatique surgit et pourrait mettre le feu aux poudres.
Le ministre de la Communication, Hamid Grine, a subi avant-hier samedi une humiliation qu’il n’est pas prêt d’oublier. En visite privée en France, Hamid Grine, accompagné par son directeur de cabinet a subi, comme les autres voyageurs, une fouille au corps à l’aéroport d’Orly.
Il a dû enlever sa veste, ses chaussures, chaussettes et sa ceinture. Ses bagages, ont également été passés au scanner malgré ses protestations.
Ce qui est d’usage pour les simples passagers pour raison de sécurité ne l’est pas pour un diplomate. Grine a présenté son passeport diplomatique et décliné oralement, avant le contrôle, son identité de ministre. Il « s’est vu refuser » l’accès au salon d’honneur. Hamid Grine parle français et a sans doute tenté de s’expliquer, ce qui aurait normalement dû amener le policier ou agent de sécurité concerné à contacter sa hiérarchie pour instructions.
Cela n’a semble-t-il pas été le cas, et on peut présumer que les policiers de l’air et des frontières qui ont fouillé le ministre seront sanctionnés. Des questions restent cependant sans réponse : comment peut-on croire que les policiers aient procédé à la fouille du ministre pour des questions de sécurité ? Quelle sorte de danger celui-ci peut-il présenter pour la sécurité en France ?
Une autre question se pose. La fouille de Hamid Grine à l’aéroport de Roissy était-elle légale ? Etait-il protégé par son passeport diplomatique, la convention de Vienne sur les relations diplomatiques, son statut de ministre ? Ce n’est pas une immunité diplomatique, mais une immunité d’Etat qui protège les représentants de l’Etat à l’étranger.
Cette immunité protège notamment des fouilles au corps, et sa violation est claire et sans discussion dans le cas de Grine, même si cette violation est d’une gravité assez réduite, le ministre n’ayant pas été arrêté, détenu ou maltraité.
C’est le troisième ministre algérien en exercice après Tebboune et Bouchouareb à subir ce genre de traitement dans un aéroport français. Après cet incident, l’ambassadeur de France en Algérie, Bernard Emié, a été convoqué hier par le ministère des Affaires étrangères.